Avec son prix et sa bourse Women Photograph, Getty Images récompense les femmes photojournalistes. Pour l’édition 2018, la banque d’images en ligne a récompensé la photographe Nadia Shira Cohen pour son reportage sur l’interdiction de l’avortement au Salvador.
À voir aussi sur Konbini
Dans sa série Yo No Di a Luz, la photographe américaine Nadia Shira Cohen explore l’interdiction complète de l’avortement au Salvador et la manière dont celle-ci affecte les femmes du pays. Ce reportage, la photojournaliste a décidé de le soumettre au prix et à la bourse de Getty Images, Women Photograph, une compétition dédiée aux femmes photographes laissant aussi la parole à toutes les personnes non binaires ou s’identifiant aux femmes.
Récemment, Getty a annoncé ses lauréates et Nadia Shira Cohen a remporté le premier prix de 10 000 dollars parmi 400 participantes. “Le Salvador est connu pour être un pays volatil mais je me sens confiante grâce aux liens que j’ai avec la communauté de là-bas, et avec cette bourse, je vais pouvoir continuer à mettre en lumière la répression dramatique envers le droit de procréation des femmes du Salvador”, explique la gagnante à Getty. Elle félicite par ailleurs l’ambition du concours qui est “d’élever la voix des femmes photojournalistes”.
Sandy Ciric, directrice du pôle photographie chez Getty, explique pourquoi la série Yo No Di a Luz a retenu l’attention du jury : “C’était informatif et impactant, avec un rendu esthétique et un regard compatissant. […] Bien que le sujet ne soit pas nouveau, Cohen a projeté une nouvelle lumière sur les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes du Salvador.”
Les autres lauréates
Au total, le concours a reçu environ 1 500 participations et les membres du jury comprennent aussi bien des photographes que des journalistes et des iconographes travaillant pour The New York Times ou encore National Geographic.
Les gagnantes des bourses Nikon s’élevant à 5 000 dollars, remportant aussi une place dans le palmarès du concours Women Photograph, sont au nombre de cinq : Tasneem Alsultan pour sa série sur la vie complexe menée par des minorités (des intellectuels, des activistes…) en Arabie saoudite ; Anna Boyiazis qui a documenté l’acharnement de femmes et de filles dans l’apprentissage de la natation à Zanzibar ; Jess T. Dugan pour ses portraits qui s’intéressent au genre, à l’identité et à la notion de désir ; Ana Maria Arevalo Gosen dont le travail s’est porté sur la misère, la criminalité et la violence actuelles qui sévissent au Vénézuela et séparent les femmes de leur famille et de leurs enfants ; et Etinosa Yvonne Osayimwen pour ses portraits qui juxtaposent des survivants nigérians du terrorisme et des conflits civils violents avec des choses qui les aident à guérir leur traumatisme.