Mehran Djojan est un jeune photographe d’à peine 22 ans, qui a grandi dans une petite ville de l’est de l’Allemagne. Ses photos sont le reflet de sa sensibilité imprégnée d’onirisme et de volupté.
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Mehran Djojan fait partie de la nouvelle génération de photographes qui surprennent par leur talent et leur maturité artistique. Ses photos témoignent d’une profonde émotion qu’il parvient à transformer en carburant créatif. Cette charge émotive donne une puissance particulièrement envoûtante à chacune de ses images.
Le photographe puise son inspiration dans sa propre vie. Un film, un repas, une discussion avec un ami : chaque instant est susceptible de l’inspirer. Il nous confie : “La chose la plus importante pour moi quand je photographie, c’est de capturer l’humeur, l’atmosphère que j’ai en face de moi”.
Mehran Djojan accorde une place capitale à la circulation des émotions : entre celles perçues, celles qui l’habitent et celles qu’il crée avec son appareil. Ainsi, son travail est doté d’une maturité pour le moins surprenante, lui permettant de faire passer l’émotion à travers le langage photographique. Une seule photo de Mehran Djojan suffit à convoquer une palette de sentiments aussi riche et éloquente qu’un roman ou un film.
Portrait mélancolique de la jeunesse d’aujourd’hui
Il le revendique lui-même, la mélancolie est un sentiment qui l’inspire. Ce n’est pas pour autant qu’il s’enferme dans une bulle nostalgique d’un passé qu’il n’a pas connu. Non, bien au contraire, le jeune photographe prend ses images durant son quotidien avec ses amis, qui sont ses modèles favoris, dans des lieux très variés et colorés.
Il avoue avoir un gros faible pour l’atmosphère nocturne des grandes villes, notamment les jeux de lumière, comme en témoignent les nombreuses photos qui mettent en scène différents reflets de néons sur l’épiderme. Que ce soit à travers les textures, les attitudes ou les lumières, les photos de Mehran Djojan ont une touche subtilement malicieuse. Ses clichés témoignent d’une certaine audace mais aussi de sincérité.
L’entourage du photographe est donc la cible de son objectif sensible et poétique. Il assemble ainsi progressivement un camaïeu d’images oniriques sur une jeunesse inspirée et inspirante. Des photos qui s’assemblent comme une mosaïque à la texture veloutée et aux couleurs lumineuses. Les attitudes, les regards, les mouvements : tous les ingrédients s’accordent pour composer des images sensuelles et séduisantes.
Il s’approprie l’instant parfait et avec son prisme magique parvient à donner envie aux spectateurs d’en savoir plus sur les moments et les regards capturés. Au-delà de la beauté qui se dégage de ses photos, le travail de Mehran Djojan est aussi porteur d’un message implicite, peut-être inconscient, celui de la mise en lumière d’une jeunesse pleine de poésie.
Wong Kar Wai et Sofia Coppola, ses muses cinématographiques
Les Anges déchus et Virgin Suicides sont deux films qui ont profondément marqué le jeune photographe : “J’aime absolument tout dans Les Anges déchus, et j’adore la douceur du film Virgin Suicides.” Dans Les Anges déchus, on retrouve le décor qui fascine Mehran Djojan, à savoir une ville la nuit, ici Tokyo, qui se déploie comme le théâtre d’une errance nocturne et surréelle.
Et Virgin Suicides n’est pas non plus dénué de liens de parenté avec l’univers du jeune berlinois. En effet, c’est l’histoire de cinq jeunes sœurs mystérieuses observées par leurs voisins du même âge, oscillant entre légèreté et naïveté, propres à l’adolescence. On retrouve ainsi les sentiments exaltés et l’impudeur incandescente de la jeunesse qui sont à l’honneur dans les photos de Mehran Djojan.