L’histoire flippante de ce politicien qui manipulait des femmes avec son savoir en art

L’histoire flippante de ce politicien qui manipulait des femmes avec son savoir en art

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Wynand Van Poortvlie via Unsplash

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Par Lise Lanot

Publié le

L’homme politique britannique suivait un mode opératoire en plusieurs étapes, réalisé dans le même musée, tous les mercredis matin.

Vous flânez au musée, tranquille, admirant une toile ou dépréciant une sculpture sans imaginer devenir la cible de manipulateurs chevronnés. Malheureusement, le lieu semble bien être, pour certains esprits mal intentionnés, un terrain de chasse de la drague. C’est en tout cas l’usage qu’en faisait un membre du Parlement britannique, qui aurait passé des années à élaborer une technique pour embobeliner des touristes au musée.

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C’est le membre du Parlement Andrew Mitchell qui rapporte la routine d’un de ses collègues – laissé anonyme – dans ses mémoires Beyond a Fringe: Tales From a Reformed Establishment Lackey. L’auteur relate la façon dont l’élu avait développé un véritable mode opératoire au Tate Britain, commodément situé non loin du Palais de Westminster, son lieu de travail.

Un blabla bien huilé

“Chaque mercredi matin”, déroule Andrew Mitchell, l’homme politique feignait de longuement s’intéresser, café à la main, à une des œuvres exposées jusqu’à l’arrivée d’une “touriste séduisante, le plus souvent états-unienne” devant le tableau. Rodé en histoire de l’art, l’homme déballait ensuite son savoir, soulignant “la beauté du trait” et le travail de l’artiste en général.

Le plus souvent, ce développement bien ficelé convainquait ses victimes de lui demander s’il était critique d’art, rapporte Artnet. Une porte grande ouverte pour le manipulateur qui s’empressait de répondre : “Pas du tout, je suis membre de la Chambre des Communes”, avant de proposer son “billet en trop” pour la séance des “Questions au Premier ministre” ayant lieu tous les mercredis à midi.

Devant une telle occasion, la plupart des touristes étrangères acceptaient l’invitation à découvrir ce pan de la vie politique britannique. Pour parachever son plan, l’homme politique prenait bien garde à paraître très occupé à l’issue de la séance. Il prétextait une “réunion urgente” et proposait à son invitée de la retrouver le soir, au restaurant de la Chambre des Communes.

En plus d’être un lieu particulièrement somptueux, le restaurant avait la particularité de se trouver à quelques pas de l’appartement d’appoint de l’anonyme – utilisé pour se rapprocher de Westminster – où la nuit pouvait se terminer selon ses plans. Le lendemain, conclut Andrew Mitchell, son collègue rentrait dans sa demeure familiale “un sourire satisfait” aux lèvres.

Le livre d’Andrew Mitchell, Beyond a Fringe: Tales From a Reformed Establishment Lackey, est disponible aux éditions Biteback Publishing.