Depuis le 31 août 2019, au Texas, envoyer un nude ou une dick pic à une personne qui ne l’a pas demandé est passible de 500 dollars d’amende. Cette loi s’applique aux images sexuellement explicites envoyées par voie numérique : sur les réseaux sociaux, par e-mail, AirDrop, texto et sur les sites et applications de rencontres.
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C’est Whitney Wolfe Herd, la fondatrice de l’application de rencontres Bumble, qui a soufflé l’idée à Morgan Meyer, le représentant de l’État du Texas, issu du parti républicain. “Un certain nombre d’utilisateur·rice·s de l’application se sont plaint·e·s de l’envoi de ces images et se sont vite rendu compte qu’il n’y avait aucun recours”, a détaillé l’élu républicain à Fox 4 News.
Avant ce projet de loi, Bumble – qui encourage les femmes à faire le premier pas pour casser les règles en matière de drague – luttait déjà contre le harcèlement sexuel numérique en bannissant les expéditeur·rice·s d’images obscènes non désirées de sa plateforme.
“Créer un Internet plus sûr et plus convivial”
© Charles Deluvio/Unsplash
Avec cette nouvelle loi, le Texas entend faire reculer le harcèlement sexuel en ligne et le “cyber-flashing”, qui consiste à recevoir des images obscènes d’inconnu·e·s via AirDrop ou Bluetooth. Car si le revenge porn (la vengeance par la divulgation d’images à caractère sexuel de ses ancien·ne·s partenaires) fait l’objet de lois dans 46 États américains et est pénalisé par la Loi Lemaire en France depuis 2016, l’envoi d’images sexuelles sans l’accord du destinataire est rarement encadré législativement.
“Nous nous sommes engagés à créer un Internet plus sûr et plus convivial. Nous passons beaucoup de temps en ligne, mais le monde numérique n’a pas réussi à nous protéger. Nous avons concentré nos efforts pour faire passer le projet de loi 2789 au niveau de l’État. Maintenant que c’est arrivé, nous voulons nous concentrer sur l’adoption de cette loi au niveau fédéral”, expliquait récemment la directrice de Bumble à Refinery 29.
Pour autant, l’avocat JT Morris juge une telle loi difficile à mettre en application, et craint qu’elle n’englobe “des images liées aux conseils médicaux ou aux mères partageant des informations sur l’allaitement ou la santé de leurs bébés”. À quand la France ?