Quand on navigue sur TikTok, on se prend à rire devant des challenges sans queue ni tête qui fleurissent sur le réseau et à s’étonner devant autant de bienveillance. C’est d’ailleurs cette atmosphère fun et rassurante qui a fait le succès de cette plateforme.
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Pourtant, l’un des derniers challenges qui a fleuri auprès de nos cher·ère·s zennials est d’assez mauvais goût. Les internautes qui participent à ce qu’on appelle le “Mugshot Challenge” partagent donc sans pression des selfies de leur visage maquillé et tuméfié de faux cocards, de bleus et de sang. Et c’est très dérangeant.
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Comme son nom l’indique, les tiktokeur·se·s prennent leur photo d’identité judiciaire. On ne sait pas pourquoi et d’où vient cette tendance anglo-saxonne mais elle existe – les vidéos comprenant ce hashtag ont été vues plus de 100 millions de fois, notamment grâce à des influenceur·se·s qui s’y sont collé·e·s.
Pourquoi cela pose problème ?
Ce qui est reproché à cette tendance, par de nombreux·ses internautes sur Twitter, c’est de “glamouriser” la violence, de la “romantiser”. À quel moment est-il devenu cool de se faire arrêter, de se faire passer pour un·e criminel·le ou de feindre des coups reçus sur le visage ?
Ces selfies adoptant des poses sulfureuses de magazines sont clairement indécents pour toutes personnes victimes de violences domestiques. Ces dernières se sont d’ailleurs soulevées contre ce défi et l’influenceur make-up James Charles, ayant participé à cœur joie.
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Dans un tweet, une dénommée Carrie Day s’est insurgée en expliquant qu’elle a subi deux opérations du nez à cause de violences conjugales, qu’elle y pense encore chaque jour, et qu’il devrait s’excuser. James Charles a rétorqué, sans grande finesse, que c’était simplement une tendance TikTok en se comparant à Billie Eilish et The Weeknd, et que cela n’avait rien à voir avec les violences conjugales… Face à la pression, l’influenceur a fini par “s’excuser” dans un tweet, avouant avoir cédé en supprimant sa pierre à l’édifice d’un challenge plutôt insensé :
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“Au-delà du fait que des centaines d’autres influenceurs et artistes aient aussi participé, j’ai supprimé mon mugshot car cela n’a jamais été mon intention de vous offenser, et c’est une perte de temps d’essayer de débattre avec mes haters.”
Le magazine Dazed pointe avec justesse un autre problème, cette fois-ci ethnique : les enfants participant à la tendance sont principalement blancs et alimentent de ce fait une sorte de fantasme et d’exotisme de la délinquance.
“Les minorités noires, asiatiques et autres minorités ethniques sont confrontées à des taux d’incarcération disproportionnés au Royaume-Uni et aux États-Unis. Alors que les Blancs ont le privilège de faire du cosplay de délinquants arrêtés, de nombreuses personnes doivent vivre avec la réalité du délit de faciès et de la violence policière.”
Pour toutes ces raisons, arrêtez de partager de faux mugshots sur l’Internet. Merci.
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