Fin février dernier, la prestigieuse maison de vente aux enchères Christie’s organisait à Londres, comme chaque année, une vente aux enchères d’art contemporain d’après-guerre. L’année dernière, cette vente consacrée aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle avait rapporté un total de 79,2 millions de livres sterling (soit un peu plus de 91 millions d’euros). Le cru 2020 n’a cependant rapporté “que” 56,1 millions de livres (presque 65 millions d’euros), la confirmation, pour Christian Albu, que “ce n’était pas [leur] saison pour les chefs-d’œuvre”.
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Le co-directeur du département d’art contemporain de Christie’s a confié à The Art Newspaper que les trois années menant au Brexit – ainsi que l’incertitude entourant les élections générales de 2019 – avaient quelque peu “paralysé” leurs affaires.
Mohamed Ali, 1977. (© Andy Warhol/Christie’s Images Limited 2020)
Malgré cette baisse du montant récolté, la vente n’était pas une catastrophe : seuls onze lots n’ont été vendus qu’au bout d’une seule offre. Une œuvre en particulier est sortie du lot (si l’expression est permise) : une sérigraphie de Mohamed Ali, réalisée en 1977 par Andy Warhol. La toile a convaincu un·e acheteur·se américain·e de débourser 4,2 millions de livres sterling (plus de 5,6 millions d’euros avec les frais) pour l’acquérir.
Cette dernière fait partie d’une série de dix portraits de “géants du sport” photographiés au Polaroid et reproduits sur une toile avec de l’acrylique. Mohamed Ali avait posé pour le pape du pop art dans son camp d’entraînement, en août 1977. L’année dernière, l’œuvre la plus chère de la vente Christie’s – un double portrait de David Hockney – avait atteint la coquette somme de 37,7 millions de livres sterling (plus de 43 millions d’euros). Quand la sphère politique vacille, tout le monde tremble, même le cocon très fermé du petit monde de l’art contemporain.