La plus grande carte de l’Univers en 3D vient d’être publiée

La plus grande carte de l’Univers en 3D vient d’être publiée

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© Nasa

Cette carte montre "l'histoire de l'expansion de l'Univers la plus complète à ce jour".

Des astrophysicien·ne·s du monde entier ont publié lundi la plus grande carte en 3D de l’Univers jamais réalisée, résultant de l’analyse de plus de quatre millions de galaxies et de quasars, objets ultra-lumineux émettant une énergie colossale. “Ce travail nous offre tout simplement l’histoire de l’expansion de l’Univers la plus complète à ce jour”, a souligné le chercheur Will Percival, de l’Université de Waterloo.

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La carte, fruit d’une collaboration de plus de vingt ans de centaines de scientifiques issu·e·s d’une trentaine d’institutions différentes à travers le monde, a été dressée à partir du dernier sondage cosmologique du SDSS (Sloan Digital Sky Survey), nommé “The extended Baryon Oscillation Spectroscopic Survey” (“eBOSS”), autour d’un télescope situé au Nouveau-Mexique, aux États-Unis.

Grâce aux nombreux travaux théoriques menés au fil du temps sur le Big Bang, ainsi qu’à l’observation du fond diffus cosmologique (un faible rayonnement lumineux laissé par le Big Bang), les premiers instants de l’Univers sont relativement bien connus des chercheur·se·s.

Les études réalisées sur les galaxies et les mesures de distance avaient également donné une bonne compréhension de l’expansion de l’Univers qui s’est produite au cours de ces derniers milliards d’années. “Il restait toutefois un manque de données entre le début de l’Univers et la période actuelle”, a expliqué Kyle Dawson, l’un des meneurs du projet travaillant à l’Université de l’Utah.

Expansion

“En 2012, j’ai lancé le projet ‘eBOSS’ avec l’idée de produire une cartographie 3D de l’Univers la plus complète, en utilisant pour la première fois de nouveaux traceurs que sont les galaxies formant activement des étoiles et les quasars”, a indiqué Jean-Paul Kneib, astrophysicien à l’École polytechnique fédérale de Lausanne.

La carte montre des filaments de matière et des vides définissant la structure de l’Univers dès ses prémices, lorsqu’il n’avait que 380 000 ans. Pour la partie de la carte relative à l’Univers d’il y a six milliards d’années dans le passé, les chercheur·se·s ont observé les galaxies les plus anciennes et les plus rouges. Pour les époques plus lointaines, ils se sont concentré·e·s sur les galaxies les plus jeunes, bleues.

Pour remontrer au plus loin, c’est-à-dire jusqu’à onze milliards d’années, ils ont utilisé des quasars – des galaxies dont le trou noir supermassif, en leur centre, est rendu extrêmement lumineux par la matière qui y est engloutie.

La carte montre qu’à un certain moment l’expansion de l’Univers s’est accélérée et a, depuis, continué à le faire. Cette accélération semble être due, selon les chercheur·se·s, à la présence d’énergie noire, un élément invisible qui s’intègre à la théorie générale de la relativité d’Einstein mais dont l’origine n’est pas encore comprise. Les astrophysicien·ne·s savent depuis plusieurs années que l’univers s’étend mais ils tentent depuis de mesurer la vitesse exacte de cette expansion.

En comparant les observations faites par le programme “eBOSS” aux études menées jusqu’à présent sur les premiers temps de l’Univers, les chercheur·se·s ont constaté un décalage entre les vitesses. Celle communément admise à notre époque, appelée “constante de Hubble”, s’est révélée être 10 % plus lente que la valeur calculée, a détaillé l’École polytechnique fédérale de Lausanne, en notant qu’il n’y a, à ce jour, pas d’explication.

Konbini avec AFP.