La marionnette géante Amal, porte-voix des enfants en exil, a fait étape dimanche 17 octobre à Calais, haut lieu de transit migratoire vers le Royaume-Uni, avant de traverser elle aussi la Manche pour conclure un périple de 8 000 kilomètres, a constaté un correspondant de l’AFP.
À voir aussi sur Konbini
Le voyage de la marionnette de 3,5 mètres de haut, qui représente une fillette syrienne, a débuté en juillet 2021 en Turquie et doit s’achever à Manchester, après la Grèce, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne et une traversée de France.
Son odyssée, “The Walk” (“La Marche”), est destinée à sensibiliser l’Europe au sort des migrant·e·s et notamment des enfants non accompagné·e·s ou séparé·e·s de leur famille. Avec un message : “Ne m’oubliez pas”, explique la fondation britannique Good Chance Theatre, née en 2015 dans la “jungle” de Calais, à l’origine du projet.
Sur les plages des Hauts-de-France, face à des côtes anglaises parfois à peine distantes de trente kilomètres, Amal est venue partager la dernière épreuve des migrant·e·s qui y affluent dans l’espoir de traverser le détroit du Pas-de-Calais. Elle a été accueillie près du vieux fort Nieulay par près de 400 Calaisien·ne·s, dont de nombreux enfants et familles, défenseur·se·s des droits de l’homme et associatifs, ainsi que quelques responsables politiques d’opposition.
“La maire Natacha Bouchart [Les Républicains] a refusé qu’Amal arrive sur la plage face à la mer et traverse la ville, c’est pour cela que notre quartier a été retenu pour l’accueillir le plus discrètement possible”, regrette Martine, militante de Secours catholique.
Peu de migrant·e·s dans la foule. De l’autre côté du fort, ils sont plus de 400 à attendre une distribution des repas. La marionnette était accompagnée d’une nuée de cerfs-volants brandis par les enfants du quartier, fabriqués dans des chutes de tentes d’exilé·e·s saisies lors des démantèlements réguliers de leurs campements par les forces de l’ordre, au son d’une chorale et d’un orchestre ambulants.
“On se rend compte de ce qu’endurent les enfants comme nous qui doivent quitter leur pays pour aller en Angleterre”, s’émeut Quentin, un petit garçon présent dans le défilé, près d’une grande banderole “Every child has the right to play”. Amal devait ensuite déambuler dans la soirée près de la frontière belge, sur la plage de Bray-les-Dunes, avant de gagner le Royaume-Uni, non sur un canot pneumatique mais via le tunnel sous la Manche.
Konbini arts avec AFP