Pêcheur depuis ses 13 ans, Paolo Fanciulli sillonne les eaux de la Méditerranée, proches de son village toscan. Son travail est devenu difficile à cause du chalutage qui détruit l’écosystème côtier. “Les filets sont lestés de lourdes chaînes à traîner sur le fond marin, alors ils déracinent toutes les posidonies, des herbiers essentiels à l’écosystème méditerranéen car les dorades, langoustes et grondins rouges y pondent leurs œufs”, raconte le pêcheur au Guardian.
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Pour lutter contre la pêche industrielle, qui persiste malgré la législation en place, Fanciulli multiplie les actions. Après avoir bloqué un port commercial avec des militant·e·s Greenpeace, détruit des filets à l’aide de barbelés et arrêté un chalutier en se faisant passer pour la police, le pêcheur s’est tourné vers l’art pour protéger les fonds marins.
L’art au service de l’écosystème marin
En 2006, inspiré par l’idée du gouvernement italien qui consiste à jeter des blocs de béton en mer afin de perturber les chalutiers, le pêcheur passionné d’antiquités sous-marines contacte une carrière de marbre de Carrare voisine. Son souhait ? Obtenir deux blocs de marbre afin de réaliser des sculptures, qu’il pourra ensuite immerger. “Ils m’en ont donné cent à la place”, raconte Paolo Fanciulli.
Avec l’aide des artistes Giorgio Butini, Massimo Lippi, Beverly Pepper et Emily Young, plusieurs sculptures prennent forme. Véritables barrières physiques pour les filets, elles composent désormais un musée sous-marin, situé le long de la côte toscane de l’Argentario. “La Casa Dei Pesci” est composée d’un obélisque de l’artiste italien Catalani, d’une sirène signée Vantaggiato, ou encore de 17 œuvres de Lippi représentant les contrade de Sienne.
Près de quinze ans après son lancement, le musée semble avoir favorisé le retour de la vie marine : des dauphins et tortues sont davantage présents le long de la côte. Des algues et langoustes ont élu domicile auprès des statues. Loin de s’arrêter à ce premier succès, Paolo Fanciulli cherche désormais de nouveaux partenaires pour aller encore plus loin : “Nous avons installé les premières statues en 2007, mais notre objectif est d’en atteindre cent.”