En plein rebond de la pandémie, un bain de foule géant : la Fête des lumières à Lyon a drainé cette semaine des dizaines de milliers de spectateur·rice·s, soumis·es à de strictes consignes sanitaires globalement respectées.
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“Portez vos masques, s’il vous plaît !”, rappelle un agent de sécurité au flot de visiteur·se·s massé·e·s devant les barrières d’entrée d’une des illuminations monumentales proposées au public, près de l’Hôtel de ville. “Non, non, pas besoin du pass !”, explique-t-il à celles et ceux qui, par réflexe, se préparent aux vérifications habituelles de vaccin sur leur smartphone.
Événement populaire et culturel accueillant sur quatre jours plus d’un million de personnes, la Fête des lumières a été annulée en 2020 en raison de la crise sanitaire. Cette année, comme d’habitude, le centre-ville, interdit aux voitures, a été investi par des groupes festifs venus admirer la première mise en lumière de la municipalité écologiste, avec projections de forêt imaginaire sur les quais de la Saône ou jungle lunaire dans le parc de la Tête d’Or.
Le maintien de l’édition 2021 était loin d’être acquis : le feu vert définitif des autorités n’a été accordé que mardi. À d’impératives conditions : port du masque obligatoire et interdiction de ventes ambulantes de boissons et de nourriture pour éviter les regroupements.
À chaque entracte des 31 créations artistiques proposées – principalement dans l’hypercentre, mais aussi dans des quartiers plus éloignés – un message par haut-parleur, au ton doux, rappelle au public la marche à suivre. Idem sur des panneaux explicatifs installés aux différentes entrées. Avec, pour compléter, projection de consignes lumineuses pour canaliser le flux des badaud·e·s.
Plan blanc
Les Hospices civils de Lyon ont annoncé lundi avoir déclenché le plan blanc, peu avant que les premières lumières magnifient les lieux emblématiques de la ville. Dans un froid humide, face à la fontaine de la place des Jacobins drapée de bougies, Odette et Normand Lecuyer, couple de septuagénaires suisses venu pour l’occasion, disent aussi n’avoir pas reculé devant la situation sanitaire, en pleine cinquième vague de Covid-19 : “On a notre troisième vaccin, on ne se pose pas de questions. Et le masque est un rempart, c’est une bonne mesure de l’avoir imposé.”
“On suit des cours dans des salles où certains ne portent pas le masque, on court moins de risques ici !”, abonde Manon, 22 ans, étudiante en master de communication. Elle vient de commander un café sur la place où les commerces ambulants habituellement autorisés à vendre dans le centre ont été regroupés, de l’autre côté du Rhône. L’accès se fait sur présentation du pass sanitaire mais, peu avant 20 heures, le lieu est très peu fréquenté.
“À cette heure-là, je travaille à fond. Je viens depuis quinze ans, et on fait notre année à cette occasion”, fulmine Olivier Peytaud, vendeur de marrons venu d’Ardèche. Il envisage de se réinstaller dans le centre pendant la journée. Sinon, “je vais prendre un bouillon”, prédit-il. Différents kiosques vendant vin chaud ou paninis tentent néanmoins de faire affaire, dans le périmètre de la fête. Tous n’ont été prévenus que la veille de cette mesure qui les prive, comme ce kiosque-épicerie, “de quatre mois de chiffre d’affaires en quatre jours”.
“J’ai acheté pour 2 000 euros de marchandise ces derniers jours. Que vais-je en faire ?”, se désespère un autre, qui a tenté de braver l’interdiction. Mais la police est venue et, après un premier avertissement, l’a verbalisé. Accompagnées de sous-préfets, les brigades de police sillonnent ainsi le périmètre pour des contrôles renforcés. Les badaud·e·s, de leur côté, se promènent dans la ville illuminée.
Avec AFP.