La chanteuse belge aux 730 000 albums vendus en France en 2019 est en couverture du nouveau numéro de Paris Match. Sous une photo d’Angèle tout de rose vêtue, on peut lire les termes suivants : “Génération Angèle” et “la nouvelle idole des jeunes”. Rien de nouveau sous le soleil mais, jusqu’ici, on est d’accord. Le sous-titre, en jaune et un peu plus discret, repéré par Cheek Magazine, en revanche, interpelle : “Subversive mais pas agressive.”
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Des mots qui sonnent comme une validation de l’engagement féministe de la chanteuse, choisis pour plaire au lectorat vieillissant du journal. Son engagement n’est pourtant plus à prouver pour cette artiste érigée en icône féministe de la jeune génération qui chante son titre “Balance ton quoi” dans les manifestations féministes.
© Paris Match
Un choix éditorial contradictoire de la part de Paris Match, qui est au mieux une maladresse, au pire un marronnier du cliché sexiste, celui de la féministe “agressive”. Et Cheek Magazine de préciser :
“Dans ‘Subversive mais pas agressive’, l’allusion est limpide. Et même si le mot ‘féminisme’ n’est écrit nulle part, pas besoin d’avoir une thèse en gender studies pour comprendre le label de ‘bonne féministe’ que Paris Match essaye d’attribuer à Angèle et son visage photogénique, faisant justement écho aux paroles de ‘Balance ton quoi’. ‘Les gens me disent à demi-mot/Pour une fille belle t’es pas si bête/Pour une fille drôle t’es pas si laide…’“
Angèle a réagi ce matin dans une story Instagram pour exprimer sa dépréciation du choix lexical utilisé :
Capture d’écran d’une story d’Angèle faite le 12 mars 2020.