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Comment Kim Kardashian a aidé à démanteler un réseau illégal de trafiquants d’art ?

Comment Kim Kardashian a aidé à démanteler un réseau illégal de trafiquants d’art ?

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© Kim Kardashian

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Par Lise Lanot

Publié le

Une folle histoire mêlant le Met Museum, la révolution égyptienne de 2011, un sarcophage de 2 000 ans et un bout de doigt momifié.

Matthew Bogdanos, un procureur de Manhattan, n’a jamais été particulièrement fan de Kim Kardashian. Les choses ont peut-être changé en quelques années, puisqu’il peut aujourd’hui la remercier de l’avoir aidé à résoudre une enquête judiciaire. “The Golden Coffin”, un épisode passionnant du podcast Art Bust, narré par le journaliste britannique Ben Lewis, retrace cette folle histoire.

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Tout commence en 2018. À l’occasion du Met Gala de la même année (qui avait pour thème “Corps célestes : mode et imagerie catholique”), Kim Kardashian apparaît vêtue d’une somptueuse robe Versace en cotte de mailles dorée, sertie de croix. La femme d’affaires a la bonne idée, durant la soirée, de poser à côté d’un sarcophage exposé au Met, tout aussi étincelant qu’elle.

Comme toutes les images montrant Kim Kardashian, le cliché est partagé en masse. Il parvient jusqu’à l’écran d’un homme, qui reconnaît tout de suite le sarcophage, et pour cause : il fait partie de l’équipe l’ayant pillé quelques années plus tôt et, le moins que l’on puisse dire, c’est que la photo ne le laisse pas indifférent. Nous reviendrons plus tard à sa réaction.

Un sarcophage pillé en 2011

Involontairement, Kim Kardashian (qui s’était déjà retrouvée baignée dans une affaire de contrebande d’antiquité romaine) a donc eu le nez creux en posant à côté du sarcophage. L’objet en question, conçu pour accueillir le corps du prêtre Nedjemankh (vivant entre le Ier e le IIe siècle avant notre ère), avait été acquis par le célèbre musée new-yorkais seulement un an auparavant, pour la belle somme de quatre millions de dollars.

Pas de chance, l’objet sacré était volé et transitait de façon tout à fait illégale. Après 2 000 ans passés sous terre, le cercueil aurait été déterré par des pilleur·se·s en 2011, lors de la révolution égyptienne, avant de passer par l’Europe et d’être revendu à des trafiquant·e·s et marchand·e·s d’art, jusqu’à atterrir de l’autre côté de l’océan Atlantique, le tout grâce à une série de faux documents.

Un oubli déterminant

Revenons donc à ce mystérieux pilleur dont les bras tombent face à la photo de Kim K. et du sarcophage. L’homme n’a jamais été prévenu que l’objet avait fini sa course dans un prestigieux musée états-unien et n’a jamais reçu son dû pour sa participation au pillage.

Trahi et apparemment furax, il décide de dévoiler le pot aux roses et d’en notifier les autorités : “Je sais que c’est un cliché, mais c’est un cliché parce que c’est vrai : les voleurs n’ont pas d’honneur”, tonne Matthew Bogdanos dans le podcast.

Décidément pas très bien organisé·e·s, les pilleur·se·s auraient oublié un reste de doigt momifié du prêtre, permettant d’identifier l’artefact. Cela faisait cinq ans que Matthew Bogdanos “traquait un réseau de trafiquants d’antiquités”, souligne Ben Lewis. “Une unique photo” a permis aux autorités de remonter leur piste et, en 2019, le sarcophage a enfin pu être rapatrié en Égypte. Merci qui ? Merci Kim.