Le photographe rend hommage à son entourage dans des portraits baignés de lumière.
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Pat Martin est né et a grandi à Los Angeles, autour de Venice Beach. Il vit toujours dans cette ville qui influence grandement son travail. Pourtant, on voit si peu de paysages typiquement angelins dans ses photos. Pas de palmiers, pas de diner sur le bord de la route, pas de vue depuis des collines. Les clichés du photographe sont plus intimistes. C’est une version de Los Angeles à hauteur d’autochtone, confidentielle et personnelle. Mais il y a bien une chose si caractéristique de la ville que l’on retrouve sur ses photos : une lumière douce et dorée.
Heure de la journée, lever du soleil, coucher du soleil, tout ce qui est lié à la lumière est calculé par Pat Martin pour ses prises de vues. Il n’utilise que la lumière naturelle. Rien de mieux alors que sa ville natale, connue pour ses ciels flamboyants :
“Les rayons du soleil sont aussi beaux qu’aveuglants, la pollution crée des couchers de soleil dramatiques et l’océan Pacifique rappelle où la ville se finit […]. J’ai été formé en studio et la lumière artificielle n’avait pas cette qualité que, pour moi, seul le soleil peut offrir. […] Quand je regarde ces images, le soleil comme source de lumière me paraît infini et plein de vie”, décrit l’artiste.
Jeu d’ombres et de lumière
Cette lumière semble être sa marque de fabrique. Elle est présente sur chacune des photos en un hâle doré et doux. Pas de lumière sans ombres, et celles-ci sont aussi très présentes et travaillées. “Je pense que l’ombre dans une image est tout aussi importante que la lumière et j’aime penser que ce que la lumière montre est ce qu’on ne peut pas voir”, résume-t-il. En décalage sur un visage ou pour orienter le regard vers une partie de la photo, elles donnent de la profondeur aux images. Un jeu clair-obscur qui renforce le côté proche et doux.
S’il travaille sur plusieurs sujets, le photographe américain choisit en ce moment de se concentrer sur sa famille. Pat Martin explique que pendant longtemps, il a choisi d’ignorer sa propre histoire. C’est la photo qui l’a alors aidé à se détacher d’émotions négatives et reconstruire une relation avec sa famille. Aujourd’hui, son objectif est de montrer le respect, la reconnaissance et l’amour qu’il a pour les gens qui l’entourent et plus particulièrement sa mère :
“J’ai remarqué que dans notre histoire, il y a beaucoup de choses oubliées ou qu’on a choisi d’oublier, et la photographie permet de mettre la lumière sur ces souvenirs. C’est une sorte de thérapie, un moyen d’accepter, de pardonner et de reconnecter”, précise-t-il.
Le projet avec sa mère lui permet de remarquer des détails auxquels il n’avait pas fait attention jusqu’à maintenant mais aussi de l’aider à avoir une perspective plus positive, pour “qu’elle se sente aimée et célébrée”. Un projet familial qui correspond à sa vision de la photo, une pratique que Pat Martin définit comme sentimentale. “Quand je cherche des sujets, l’esthétique n’est pas si importante pour moi. J’aime qu’une photo capture un souvenir partagé.” Des souvenirs partagés qui donnent des images fortes, intimes et touchantes.