Avec “Premier regard”, le jeune photographe signe sa toute première exposition et propose un voyage aussi dépaysant que stimulant.
À voir aussi sur Konbini
Fashion man, Iran. (© Dorian Carreau-Touzé)
“Premier regard”, tel est le nom de l’exposition inaugurale de Dorian Carreau-Touzé, laquelle nous convie, image après image, à explorer hors des sentiers battus deux pays : l’Iran et le Pérou. Deux pays localisés sur des continents différents, ici réunis dans une seule et même galerie. La raison ? La soif de voyage du photographe et son envie irrépressible d’en apprendre davantage sur ces populations dont on ne connaît, au final, pas grand-chose. Mais avant de prendre la route pour ces contrées dépaysantes, Dorian a appris les rudiments de la photographie en un temps record.
Féru d’art sous toutes ses formes, il s’est décidé il y a deux ans, profitant d’une année de césure, à suivre une formation appelée “Atelier nomade”, destinée à lui fournir les clés de la photo. Toutes les cartes en main et son matériel sous le bras, Dorian embarque à bord de deux camions, accompagné d’autres stagiaires prenant part à la formation, et trace jusqu’en Iran avec un but bien précis en tête.
“On est partis à la recherche des Kachkaïs”, évoque-t-il lorsqu’on lui rend visite à l’Espace Modem, la galerie parisienne où il est présentement exposé. “C’est le dernier peuple nomade en Iran et un des plus grands au monde, donc l’idée, c’était d’aller à sa rencontre.” Avant de mitrailler les membres de cette population reculée – “ils étaient très durs à trouver”, souligne le principal intéressé –, Dorian Carreau-Touzé a pris le temps de se poser avec eux, d’appréhender leurs codes, de les connaître. L’idée n’était pas de les brusquer.
Son de cloche, Iran. (© Dorian Carreau-Touzé)
C’est d’ailleurs ce qu’on ressent tout au long de son exposition, comprenant des dizaines de clichés présentant aussi bien des paysages vertigineux que des individus en train de vaquer à leurs occupations. Tout a été shooté à l’argentique, pour des images monochromes comme venues d’un autre espace-temps. La cerise sur le gâteau, c’est que “Premier regard” est un projet immersif, qui fait appel non seulement à nos yeux mais aussi à nos oreilles.
Une immersion sonore
Au cours de ses pérégrinations, Dorian a pris soin d’enregistrer plusieurs ambiances sonores, que ce soit le clapotement des vagues ou le brouhaha d’une place publique, grâce à un micro et des écouteurs binauraux. Par ce biais, il a pu capter les bruits qui l’entouraient pour les intégrer à son exposition. En effet, le dispositif mis en place participe à créer une réelle expérience sensorielle : en utilisant la technologie NFC, présente dans moult smartphones de dernière génération, on passe notre mobile devant une image située à côté de la photo. La seconde qui suit, les sonorités enregistrées par l’artiste s’immiscent dans nos écouteurs et nous plongent dans une tout autre atmosphère.
Et quand ce ne sont pas des bruits d’ambiance que l’on entend, ce sont des poèmes, écrits par son ami Archibald Nataf, venant se superposer à la photo associée et offrant un autre niveau de lecture. C’est évident, Dorian Carreau-Touzé veut nous raconter une histoire, et le fait de façon volontairement immersive grâce aux nouvelles technologies.
Caravansérail I, Iran. (© Dorian Carreau-Touzé)
Panorama, Iran. (© Dorian Carreau-Touzé)
Crieur du marché, Pérou. (© Dorian Carreau-Touzé)
Montagne, Pérou. (© Dorian Carreau-Touzé)
La ronde, Pérou. (© Dorian Carreau-Touzé)
Tito I, Pérou. (© Dorian Carreau-Touzé)
L’exposition “Premier regard” de Dorian Carreau-Touzé vous accueille jusqu’au 18 novembre 2018 à la galerie de l’Espace Modem (Paris).