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Elle détourne notre réalité avec ses photomontages chimériques : focus sur Julie de Waroquier

Elle détourne notre réalité avec ses photomontages chimériques : focus sur Julie de Waroquier

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Par Konbini

Publié le

La photographe autodidacte et professeure de philosophie Julie de Waroquier est l’ambassadrice du concours Adobe Stock. À cette occasion, on en a profité pour parler avec elle de son amour pour la photographie et écouter ses meilleurs conseils pour aboutir au cliché parfait.

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Il y a deux semaines, Adobe organisait Road to MAX, événement invitant trois photographes à se dépasser lors d’un voyage aux États-Unis. Nathalie Geffroy, Rich McCor et Thomas Kakareko ont ainsi parcouru les légendaires routes californiennes pour réaliser des images originales. Trois d’entre elles ont été sélectionnées comme base de travail pour le concours Adobe Stock qui vous propose dès aujourd’hui de travailler sur la liberté. À l’occasion du lancement du concours, Julie nous a donné ses préceptes pour se préparer à la liberté.

Histoire d’autodidacte

Vous reconnaissez sans aucun doute sa patte : Julie de Waroquier s’est fait connaître sur la Toile pour son univers onirique et fantastique. Pour Adobe Stock, elle a réalisé une image exclusive sur le thème de la liberté, afin d’inspirer les futurs participants au concours. Un sujet sur mesure pour la jeune philosophe, représentatif d’un parcours original, empreint d’indépendance et de liberté, de poésie et de beauté.

Si Julie est une photographe autodidacte, elle poursuit son apprentissage jusqu’aux logiciels photo. Son univers fantastique se prête au jeu de la retouche et, grâce à eux, elle peaufine la dimension chimérique de ses images : les mouvements, les couleurs, les ombres et les éclairages. Sa signature ? Les envolées de ses personnages, qui s’invitent au dernier moment dans un décor qui semble tout droit sorti d’un conte d’Anderson.

La photographe a commencé à retoucher avec des logiciels très basiques avant de se tourner rapidement vers Photoshop, qu’elle utilise aujourd’hui exclusivement. “Les outils offrent des possibilités créatives infinies ; je peux passer des heures à expérimenter pour découvrir de nouvelles ressources. Comme je suis autodidacte, j’ai des techniques qui ne sont pas forcément les plus classiques ni les plus efficaces, mais elles me permettent de développer mes photos de façon complètement personnelle”, confie-t-elle. Un univers qui lui est propre, pour lequel elle a pris le temps de développer sa sensibilité, fine et évidente.

S’armer de patience

On l’a dit, Julie a tout appris, seule. Forte de sa patience, elle a pu faire, défaire et refaire à nouveau, autant qu’il le fallait pour parvenir à ses fins. Symptomatique de sa méthode, cette histoire qu’elle nous raconte : “La plus grande difficulté que j’ai rencontrée va en fait de pair avec mon plus grand succès : je me rappelle avoir mis du temps à comprendre le système de calques et de masques. À plusieurs reprises, je m’y suis confrontée sans intégrer la théorie ni la pratique. Un jour, j’ai décidé d’assimiler une fois pour toutes ce principe. J’ai donc passé plusieurs heures à manipuler calques et masques, jusqu’à en maîtriser les bases.” Commencer et recommencer jusqu’à une maîtrise parfaite.

Savoir ce que l’on veut obtenir

Avant même de procéder aux retouches, il est toutefois important d’avoir en tête le résultat escompté, afin de ne pas dénaturer l’image originelle. “Dans l’idéal, il faudrait déjà avoir le projet de retouche à l’esprit lors de sa prise de vues et l’idée du résultat lorsque l’on débute la retouche”, explique Julie. “Cela permet de rester cohérent tout au long du processus de création et de ne pas se perdre dans les manipulations.” Tant que le traitement est fidèle à sa démarche – qu’il faut toujours assumer –, l’image ne sera pas dénaturée. On est allé trop loin lorsque le rendu de la photo n’est plus au service du message ou de l’émotion que l’on voulait transmettre, lorsque l’effet visuel prend le pas sur la signification et l’histoire, en somme.

Puiser dans ses émotions

Quand il s’agit de photographie, il est important de puiser dans ce qui nous touche personnellement. “Ce qui compte, ce n’est pas tant le sujet, mais la manière dont on l’appréhende”, dit Julie qui explique être très inspirée par le thème de la gémellité comme l’indique sa série Doppelgänger. Si cette thématique a fait l’objet de centaines de travaux photographiques, il faut connaître sa valeur ajoutée : “Ce qui importe, c’est de se demander pourquoi un thème nous attire et nous touche, et de créer à partir de cette spécificité. De cette façon, nos images seront toujours le reflet de nous-mêmes.” À chacun sa patte.

Rationaliser ses projets

Maîtriser la philosophie, un avantage qu’exploite Julie avec aisance : “La philo m’aide à rationaliser mes projets et à travailler le sens d’une image ou d’une série”, explique-t-elle. Lorsqu’elle réalise des images, elle mobilise toutes les réflexions faites durant les cours qu’elle donne. Une façon de nourrir son imaginaire et d’alimenter son processus d’inspiration. Malgré tout, la jeune photographe connaît la limite des deux mediums. “Photographie et philosophie sont deux domaines assez différents. Le premier est pour moi plus proche de la poésie, et le second plutôt du côté de la logique. Ce sont deux manières complémentaires de questionner le monde”, explique-t-elle.

Bien appréhender son sujet

Pour le concours Adobe Stock, Julie s’est chargée de présenter une composition exclusive pour inspirer les futurs participants. L’artiste-philosophe a longtemps tourné autour du thème. Attention, cours de philo : “La notion de liberté est très riche, et même ambiguë”, rappelle Julie. “C’est d’un côté une notion positive, synonyme d’absence de contraintes, de l’autre, la liberté peut s’avérer vertigineuse. Lorsqu’on est libre, on doit choisir parmi l’infinité de possibilités qui s’offrent à nous. D’où une angoisse potentielle”, éclaircit-elle. En réponse au concours, Julie a choisi d’exprimer ce vertige dans sa composition. Sur son image, on voit un personnage sur une balançoire, surplombant un paysage merveilleux : “On retrouve l’énergie et la beauté de la liberté, mais aussi l’abîme de l’infinité des possibilités devant lequel elle nous positionne”, conclut la photographe.

Vous aussi vous pouvez le faire

Vous voilà désormais prêt à aborder le sujet de la liberté en photographie. Prenez le temps de vous inspirer du travail et des enseignements de Julie avant de vous lancer. Et maintenant, arrêtons de philosopher, il est l’heure de photographier : retrouvez les modalités du concours Adobe Stock qui débute ce 30 octobre sur le blog d’Adobe, et tentez de devenir l’un des 12 ambassadeurs “Visual Trends” d’Adobe, et de gagner des produits Apple et des abonnements au Creative Cloud et à Adobe Stock.