De Courbet à Van Gogh, quand les paysans inspiraient les plus grands peintres

De Courbet à Van Gogh, quand les paysans inspiraient les plus grands peintres

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© Vincent Van Gogh/Musée d’Orsay/Dist. RMN – Grand Palais/Patrice Schmidt

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Par Konbini arts

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Si vous ne connaissez rien au naturalisme rural, cette exposition est faite pour vous.

Au milieu du XIXe siècle, le peuple paysan a été érigé en sujet d’art : le musée Courbet d’Ornans présente l’exposition “Ceux de la terre – La figure du paysan, de Courbet à Van Gogh” qui se penche sur la mise en images et en mots de cette figure centrale de la société d’alors.

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Ancré dans un territoire toujours rural, le musée Courbet d’Ornans, ville natale du peintre, propose jusqu’au 16 octobre 2022 plus de 80 œuvres d’artistes incontournables du XIXe siècle, de Courbet à Rodin ou Van Gogh, prêtés par une quarantaine de musées internationaux.

“L’exposition se penche sur la représentation du paysan au milieu du XIXe siècle”, à une époque où “cette classe sociale prend une place capitale”, explique le commissaire de l’exposition et conservateur du musée, Benjamin Foudral. “Au-delà du phénomène strictement artistique, elle explore un phénomène culturel hors norme, puisque les artistes, la critique d’art, les intellectuels, les politiques, tous, vont interroger le monde rural de leur temps et vont tenter de le représenter”, ajoute-t-il.

La visite s’ouvre avec Les Paysans de Flagey de Gustave Courbet, l’une des œuvres majeures du chef de file de l’école réaliste qui a mis le quotidien des paysan·e·s de sa région au cœur d’une partie de son œuvre.

Le parcours s’organise ensuite en cinq thématiques : “Et l’art s’était fait peuple”, “Modernités et anti-modernités paysannes”, “De l’image au symbole : le geste du semeur”, “L’hégémonie internationale du naturalisme rural”, et “Au temps d’harmonie : le monde rural comme refuge”.

Dans la première séquence, les tableaux de Gustave Courbet (Étude pour les Cribleuses de blé) et de Jean-François Millet (Un Vanneur, Bergère avec son troupeau), deux peintres aux origines rurales, proposent une image inédite, rude et monumentale du monde campagnard.

Le travail de ces deux peintres “qui rénovent les codes de la représentation paysanne” illustre “l’émergence dans la génération réaliste et l’essor de la représentation paysanne dans l’art”, souligne M. Foudral.

De la figure du semeur au naturalisme rural

Les premières éditions de La Mare au Diable de George Sand, et du livre Les Paysans d’Honoré de Balzac, sont également exposées. Le parcours s’attache ensuite à montrer comment, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la vie rurale devient un thème de prédilection de toutes les écoles artistiques, avec La Méridienne, fameuse œuvre de Vincent Van Gogh qui réinterprète Millet, Les Barateuses du peintre hongrois Mihaly Munkacsy, ou encore La Faneuse du sculpteur Alfred Boucher.

Puis la figure du semeur est plus particulièrement explorée avec la somptueuse sculpture de Constantin Meunier, ou le médaillon en cire sur ardoise de Louis-Oscar Roty représentant une Marianne semant les idées de la République, qui ornera longtemps les pièces de monnaie. “Le semeur, c’est le paysan qui sème pour son avenir et pour l’avenir de la société”, note M. Foudral.

L’exposition étudie ensuite le mouvement artistique du naturalisme rural, notamment illustré par le travail de Jules Bastien-Lepage dont Les Foins montre une jeune paysanne à la pose méridienne, accablée de fatigue, bras ballants et yeux hagards.

Elle se termine par une séquence sur l’exode rural de nombreux·ses artistes, dans un contexte de crise économique et sociale, qui “partirent à la campagne pour ressourcer leur vie et leur art”, selon le conservateur du musée. 

Konbini arts avec AFP.