Mathias Zwick a suivi pendant plus d’un mois les skateurs d’Iran. Ressortent de ce voyage des photos qui vont à contre-courant des idées reçues.
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Passionné de skate depuis son plus jeune âge, le photographe français Mathias Zwick est allé découvrir l’Iran à travers le prisme de sa passion. Entre septembre et octobre 2015, il a suivi les skateurs du pays à travers huit villes. Âgés de 15 à 25 ans, ces skateurs “seraient près de 2 000 dans tout le pays”, affirme Mathias.
S’il avait comme idée première de s’intéresser au skate, le photographe “ne connaissait pas particulièrement bien l’Iran avant de [s’y] rendre”, de son propre aveu. C’est le contraste entre l’image qu’a le pays dans le monde et ce qu’il y a découvert que le photographe a voulu mettre en lumière, nous explique-t-il : “Il m’a semblé que le skate, en tant que pur produit de la culture américaine, était un angle intéressant pour dévoiler le visage d’une jeunesse iranienne peu connue mais ouverte sur le monde, d’une jeunesse à l’opposé de l’image que reflète son pays à l’étranger.”
La cohabitation de deux mondes
C’est donc un contraste entre deux mondes qu’il pensait opposés que Mathias Zwick a voulu immortaliser. Au sein d’un pays qu’il pensait loin de lui, géographiquement et culturellement, il a rencontré des jeunes qui partageaient sa passion :
“J’adore voir deux mondes, a priori différents, cohabiter. J’étais juriste dans un groupe audiovisuel français avant de me lancer dans cette aventure. Je cherchais à l’époque une idée de sujet pour partir en reportage. Étant moi-même skateur depuis 16 ans, j’ai commencé mes recherches par ce que je connaissais le mieux : le skate.
L’origine américaine du skate m’a vite donné envie de regarder si des communautés de skateurs existaient dans des pays considérés comme ‘ennemis’ des États-Unis. Après quelques recherches sur Internet, j’en ai vite trouvé une belle en Iran. J’ai contacté le gérant du skate-shop de Téhéran, et un mois plus tard, je m’envolais pour l’Iran à la rencontre de la scène skate du pays.”
Des images superbes et vivantes
Ses photographies en noir et blanc immortalisent le quotidien de ces jeunes Iraniens, garçons et filles, entre figures, virées à plusieurs et repos bien mérité. Le photographe parvient à capter une sorte d’esprit de groupe qui semble régner au sein des jeunes gens. Glissant sur les routes et les trottoirs, Mathias Zwick capture aussi des figures, au skatepark ou sur les rampes. Ayant passé un mois en immersion avec ces jeunes, le jeune photographe mêle travail de documentation et esthétisme.
Vous pouvez retrouver le travail de Mathias Zwick sur son site personnel.
Cette série est présentée dans le festival Circulation(s), au 104, dans le cadre du Hors les murs qui se déroulera à l’Hôtel Fontfreyde de Clermont-Ferrand du 2 mars au 10 juin.