Pour certain·e·s, l’automne est une période merveilleuse. Mais pour d’autres, c’est littéralement la pire des saisons. En cause : la fin de l’été, les feuilles qui tombent, les premières pluies… Bien heureusement, il existe pour ces dernier·ère·s des petits remèdes simples à ce genre de mélancolie. Parmi eux, on ne peut s’empêcher de citer le compte Instagram de Jean-Baptiste Cokelaer, jeune quadra et pharmacien d’officine installé dans le Nord.
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Chaque jour, ce “passionné de champignons et d’herbes sauvages” y poste de magnifiques photos de champignons (plus ou moins) comestibles, immortalisés au gré de ses balades en forêt et de ses sorties en groupe qu’il organise depuis 2009 avec cinq amis et guides passionnés de mycologie. Nous lui avons posé quelques questions.
Konbini : Comment est née cette passion pour les champignons ?
Jean-Baptiste Cokelaer : Avant mes premières journées mycologiques – pendant lesquelles j’amène des cueilleurs en forêt depuis septembre 2009 – je m’étais promis de ne jamais cueillir de champignons. Comme quoi…
“Au départ, on était cinq. Aujourd’hui, on est presque 300 à être partis en forêt.”
Il y a eu un déclic ?
Tout cela vient probablement de mon enfance. Je suis petit-fils d’agriculteur, je suis passé par le scoutisme… Mais le déclic est certainement venu au lycée grâce à mon prof de SVT et de mes premiers herbiers.
Aujourd’hui, ton compte Instagram est particulièrement addictif. Depuis quand partages-tu en ligne tes découvertes en forêt ?
D’abord, merci. Je l’ai créé il y a trois ans pour immortaliser et partager mes rencontres “nature”. Je l’enrichis au gré de mes balades et de mes cueillettes, j’essaie de mettre en avant les vraies stars de notre environnement. C’est ma petite piqûre de rappel – c’est le pharmacien qui parle, là.
Depuis quand amènes-tu des particuliers en forêt ?
Tous les ans depuis 2009. Au départ, nous avons amené cinq apprentis cueilleurs en forêt. Cette année, en trois sorties, on a accueilli près de 200 personnes. Pour ces visites, je suis entouré de cinq copains. Des guides passionnés comme moi : Gregory, Nicolas, David, Sébastien, Thierry.
“C’est incroyable. On sent un besoin, une envie, une nécessité.”
Depuis la création de ces journées mycologiques, c’est presque 3 000 personnes que nous avons amenées en balade en forêt. C’est ouvert à tous, même aux chiens sages. Mais ce sont des sorties cadrées, avec l’accord de l’Office national des forêts car il faut faire attention aux journées de chasse.
Tu remarques un engouement récent du public pour la cueillette ?
C’est incroyable. On sent un besoin, une envie, une nécessité. On est partis de cinq participants, on est aujourd’hui près de 300. Je suis un homme heureux, mais lucide sur le fait que seul on n’est rien.
Je remercie à ce titre mes amis cueilleurs pour leur soutien et mes maîtres et mentors formateurs de la faculté de pharmacie de Lille : le professeur Courtecuisse, mycologue et le professeur Dupont, botaniste.
Tu amènes aussi des chefs, paraît-il…
C’est vrai. Il existe aussi des sorties cueillettes avec des chefs de cuisine – des Hauts-de-France mais pas que –, organisées à l’occasion de repas à quatre mains… Ou simplement pour faire découvrir ce petit monde aux brigades de restaurants.
Comment fait-on si on veut participer ?
C’est sur inscription, mais c’est gratuit ! On m’a toutefois récemment conseillé de mettre en place une participation libre pour dédommager les copains de leurs frais d’investissement – achat de livre, couteaux, essence… Il faut dire que certains prennent des journées de congé juste pour encadrer ces groupes.
Et pour la suite ?
J’espère que cette aventure fera des émules dans d’autres régions de France. J’ai également un joli projet de livre qui arrive avec les Éditions de La Martinière. Il retrace une expérience de cueillette dans les Hauts-de-France avec quatre grands chefs. Il est prévu pour l’automne 2020.
Pour suivre les aventures de Jean-Baptiste Cokelaer en forêt, suivez-le sur Instagram