Comment un dessin de Basquiat a failli être détruit par un acheteur et vendu en NFT

Comment un dessin de Basquiat a failli être détruit par un acheteur et vendu en NFT

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© Lee Jaffe/Getty Images

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Par Axel Savoye

Publié le

On a failli avoir un remake des pyromanes qui ont brûlé une œuvre de Banksy.

La folie du crypto-art va-t-elle trop loin ? Cela dépend si on voit la destruction d’une œuvre d’art et sa conversion en NFT comme étant toujours une forme d’art. Après la prestation incendiaire du collectif Burnt Banksy, une œuvre de Jean-Michel Basquiat, peintre américain et malheureux membre du Club des 27, a failli voir sa forme physique anéantie à l’issue d’une vente aux enchères, raconte The Art Newspaper. En effet, l’éventuel·le acquéreur·se de Free Comb with Pagoda en NFT aurait eu le choix de détruire ou non l’originale.

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Le NFT a été mis en vente sur Opensea par Daystrom, la firme derrière le lancement de la banque en ligne de David Bowie et qui se définit comme étant une “provocatrice numérique”. Un porte-parole anonyme explique que “la valeur est devenue de plus en plus fongible, diluée et instable dans notre métavers en pleine évolution et la demande d’exclusivité de la part des utilisateurs connaît un pic considérable. Les NFT fournissent cette exclusivité et créent un système de valeur en ligne entièrement nouveau qui était auparavant inimaginable”.

Jean-Michel Basquiat, “Free Comb with Pagoda”, 1986. (© DaystromNFT)

D’abord évalué avec un prix de départ à 2 500 dollars, le dessin atteint rapidement les 77 500 dollars avant d’être subitement retiré des enchères. Et pour cause, Daystrom n’a aucune licence lui permettant de vendre l’œuvre. La firme a donc proposé à un·e client·e d’acquérir et de détruire une œuvre sur laquelle elle n’a aucun droit, sans pression. De plus, l’authenticité du dessin vendu par Daystrom n’a pas été confirmée par un organisme officiel. Les dernières traces du vrai dessin remontent à 2015, lorsqu’il a été vendu à titre privé par une galerie de Philadelphie.

En ce qui concerne la problématique du code de propriété intellectuelle, Daystrom rajoute qu’“alors que les transactions blockchain sont largement considérées comme une source fiable d’authentification et de provenance, les meilleures pratiques en matière de droits d’auteur doivent encore évoluer pour l’économie numérique”.