Depuis la fin août, des galettes de pétrole infestent plus de 2 000 kilomètres des magnifiques plages du Nordeste brésilien. Les habitant·e·s des côtes tentent de nettoyer leurs plages des amas noirs et visqueux qui les polluent.
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Lundi dernier, le jeune Everton Miguel dos Anjos, âgé de 13 ans, ses frères et ses cousins s’attelaient à retirer les galettes qui s’incrustent jusque dans les rochers de la plage d’Itapuama, à Cabo de Santo Agostinho, accompagnés de plus de 500 bénévoles, rapporte Franceinfo. Leo Malafaia, photographe pour l’AFP, documentait sur place ce nettoyage apocalyptique.
Il a immortalisé Everton Miguel dos Anjos alors qu’il sortait de l’eau, un sac-poubelle en guise de T-shirt pour éviter de ruiner ses vêtements. Cette précaution n’aura pas empêché l’ire de sa mère face à son petit garçon en contact avec tout ce pétrole : “Je lui avais demandé l’autorisation d’aider les gens à nettoyer la plage et elle m’avait dit oui, mais à une condition : que je ne me salisse pas !”
Un nouveau Corcovado pour tirer une sonnette d’alarme ?
© Leo Malafaia/AFP
Ses bras écartés, son visage levé vers le ciel et son expression douloureuse – faisant ressembler à une figure christique portant sur lui le péché humain – n’ont pas tardé à faire du jeune garçon la personnification de ce désastre.
La diffusion de cette image catastrophique aura eu le mérite d’alerter le reste du monde sur ce que de nombreux·ses spécialistes qualifient déjà de “pire désastre environnemental à toucher le Brésil”, et d’accélérer l’assainissement des environs : quelques jours après cette photo, l’armée “avait pris en charge les opérations et décidé que, désormais, les enfants ne seraient plus autorisés à y participer”.
L’AFP précise que l’origine de ces écoulements de pétrole est toujours un mystère, “bien que le président Jair Bolsonaro affirme qu’il s’agit d’une œuvre criminelle”. Cela fait déjà plusieurs semaines que des groupes écologistes et la population se plaignent de la lenteur et de la mollesse de la réponse gouvernementale à cette crise dans une région pauvre dont l’économie dépend en grande partie du tourisme.
Lent mais pas naïf, le gouvernement a cependant bien rappelé aux citoyen·ne·s que l’inhalation de vapeurs de pétrole et le contact physique avec celui-ci présentaient des risques importants. Plus de 1 000 tonnes de résidus de pétrole auraient déjà été recueillies.