Comment l’artiste Jill Miller s’est vengée d’Ariel Pink et du vol de son image pour un album

Comment l’artiste Jill Miller s’est vengée d’Ariel Pink et du vol de son image pour un album

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© Ariel Pink/Michael Rashkow

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Par Lise Lanot

Publié le

Certaines personnes passent par le tribunal, d’autres par les réseaux sociaux. Jill Miller a, elle, décidé de passer par l’art, l’intelligence artificielle et les NFT.

Pendant le confinement, tandis que l’artiste Jill Miller se baladait sur la Toile, elle est tombée sur une pochette d’album, datant de 2006, du chanteur Ariel Pink – aujourd’hui plus célèbre pour son soutien à Donald Trump et ses déclarations racistes, misogynes et homophobes que pour sa musique. Sur la pochette de la compilation Thrash and Burn, Jill Miller a eu la surprise de découvrir son visage, recouvert des mots “Ariel Stinks”.

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La pochette était créditée du nom de l’artiste Michael Rashkow, sans aucune mention de la modèle, jamais prévenue. Après une rapide enquête, Jill Miller s’est rendu compte que Michael Rashkow était un ancien camarade de fac et qu’il avait sans doute utilisé un des portraits qu’il prenait à l’époque, rapporte Artnet.

La pochette de Thrash and Burn d’Ariel Pink, conçue par Michael Rashkow, montrant le visage de Jill Miller.

Exaspérée quoique pas surprise d’une telle manœuvre de la part de l’artiste, Jill Miller a décidé de réagir avec ce qu’elle sait faire de mieux : des œuvres d’art. Elle a imaginé 50 répliques de la pochette parodiant l’originale grâce à une intelligence artificielle “afin d’offrir une réponse aux violations des droits de la personne et aux offenses au bon goût de la pochette originale”, note son site.

En accord avec l’époque, l’artiste a décidé de vendre ses créations sous forme de NFT. Le public peut ainsi soutenir Jill Miller dans son initiative de vengeance artistique en achetant des œuvres qui dépeignent Ariel Pink en clown triste, sur les toilettes ou pendant l’assaut du Capitole – auquel il a véritablement participé.

Les 50 covers sont divisées en quatre catégories : “Carrières alternatives (Ariel en agent de la TSA, en employé Walmart, en prof de gym, et plus) ; Animaux et légumes (Ariel tenant des objets qui puent) ; Univers parallèles (Ariel entarté, sur une affiche de recherche, en nain de jardin) ; et les Backrooms (des intérieurs et extérieurs détruits ou abandonnés des suites de catastrophes)”, explique Jill Miller.

Ariel au sport. (© Jill Miller)

Les mots “Ariel Stinks” sont bien évidemment toujours présents, Jill Miller affirmant qu’elle a utilisé son générateur d’images afin d’“imaginer toutes les façons dont Ariel pourrait littéralement puer”. Bien qu’elle glisse facétieusement avoir choisi l’intelligence artificielle pour éviter de trop avoir à regarder le visage de l’artiste, elle a tout de même retouché et amélioré ses créations.

En plus d’être disponibles sous forme de NFT, les pochettes ont été réunies dans un livre photo. Pas besoin cependant de s’inquiéter pour Jill Miller, son travail ne peut être considéré comme une violation du droit à l’image puisqu’il est considéré comme parodique, a déclaré son avocat, Maître M.J. Bogatin, à BillboardUne vengeance artistique et légale.