Antoni Gaudí fait l’objet d’une exposition au musée d’Orsay, qui se penche sur les méthodes de travail de cet artiste atypique. L’architecte catalan (1852-1926) est connu, entre autres, pour sa cathédrale barcelonaise Sagrada Familia. Faute de pouvoir déplacer les édifices aux lignes, piliers, mosaïques, souvent très colorés, le musée, associé au Museu Nacional d’Art de Catalunya, a fait le pari de scénographier son “parcours artistique”.
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Inclassable – bien que placé historiquement dans le courant du modernisme catalan et de l’Art nouveau –, Antoni Gaudí Cornet reste pleinement associé à l’histoire de la Catalogne qu’il n’a presque jamais quittée. Un peu plus de 200 objets et pièces de mobilier, plans, dessins, photographies, vitraux et maquettes sont exposés.
L’exposition s’ouvre sur un vestibule composé des boiseries en chêne sculpté de la Casa Milà, hôtel particulier de Barcelone, reconstituées pour l’occasion. Un film plonge le public au cœur de ce que fut l’atelier le plus connu de l’artiste, près de la Sagrada Familia, et de ses méthodes de travail telles que son dispositif aux miroirs, conçu pour créer les personnages d’une des premières façades de la cathédrale, ou une maquette stéréostatique qui lui permettait, par un jeu de gravité inversée, de réaliser des maquettes en 3D de ses futures réalisations.
Plusieurs moulages rescapés de son atelier incendié pendant la guerre civile espagnole sont également exposés aux côtés de sa “bibliothèque” parlant des architectes qui l’ont inspiré, parmi lesquels Viollet-le-Duc, qui restaura Notre-Dame de Paris et fit construire la flèche de la cathédrale.
Une autre partie de l’exposition est consacrée à la formation de l’artiste, d’origine modeste, et à l’expansion de Barcelone à partir de 1859. Elle évoque aussi son amitié avec Eusebi Guëll, industriel du textile, avec lequel il formera un duo artistique. On découvre un artiste “incarnant les paradoxes”, dit Élise Dubreuil, l’une des commissaires, “très aimé et populaire à Barcelone de son vivant puis oublié, raffiné et austère, orgueilleux et humble”. Mort en 1926, renversé par un tramway, Gaudí a été oublié pendant plusieurs années avant d’être remis en lumière par les surréalistes dont Salvador Dalí, son compatriote.
Konbini arts avec AFP