Sur le lac Volta, Jeremy Snell a photographié l’exploitation d’enfants forcés à devenir pêcheurs. La beauté et la douceur apparentes de sa série Boys of Volta, de sa lumière ténue et du jeu de textures entre la surface de l’eau, les filets de pêche, le grain de peau et le bois des barques s’opposent à la réalité dramatique qui sous-tend la série.
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Selon une étude publiée en 2016 par l’Organisation internationale du travail, une agence spécialisée de l’ONU, des milliers d’enfants sont “employés” chaque année par des communautés de pêcheurs autour du lac Volta, échangés par leurs parents “depuis le Ghana ou le Togo, en retour d’un peu d’argent qui leur est indispensable et dans l’espoir qu’ils apprendront un métier”. En 2019, ce sont plus de 20 000 enfants qu’on dénombrait comme travaillant pour des trafiquants au Ghana, appelés “maîtres” par les jeunes.
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
Créé en 1965, le lac Volta est le plus grand lac artificiel du monde. Il est un terrain miné pour les pêcheurs, qui envoient des enfants, à la silhouette plus petite et menue qu’eux, démêler les filets immergés sous l’eau, où la noyade est fréquente : “Quand [le maître] dit qu’il faut plonger, on n’a pas le choix. Ce qui fait le plus peur, c’est qu’on peut ne jamais remonter. C’est ce qui m’effraie le plus. On peut se retrouver coincés en bas et ne jamais remonter. C’est pour ça que j’ai si peur et que je ne veux plus travailler sur le lac”, racontait le jeune Adam à CNN en 2012.
Photographe humanitaire, Jeremy Snell a immortalisé ces enfants dans une série à l’atmosphère angoissante et sombre, dénonçant le trafic d’enfants. L’artiste a rassemblé son travail dans un livre, dont 10 % des bénéfices sont reversés à l’International Justice Mission. L’organisation non gouvernementale chrétienne, qui “travaille pour les droits humains et combat le trafic sexuel, le travail forcé, l’esclavage, l’abus de pouvoir des policiers et le vol de propriété”, œuvre au Ghana pour “identifier les victimes, élaborer des sauvetages, arrêter les suspects et aider à créer de meilleures circonstances pour ces enfants”, écrit Creative Boom.
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
“Boys of Volta”. (© Jeremy Snell)
Boys of Volta, de Jeremy Snell, est disponible aux éditions Setanta Books.