Les astuces de la photographe Shiho Fukada pour réussir ses clichés de fleurs de cerisier

Les astuces de la photographe Shiho Fukada pour réussir ses clichés de fleurs de cerisier

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Par Lise Lanot

Publié le

La photographe japonaise Shiho Fukada a partagé ses conseils pour immortaliser la beauté des fleurs de cerisier du printemps.

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Le printemps est arrivé, les jours rallongent et les branches des arbres, tristes et nues il y a encore quelques semaines, se parent de fleurs, symboles de renouveau. Les fleurs emblématiques du printemps sont bien sûr celles des cerisiers.

Au Japon, la floraison des cerisiers est particulièrement impressionnante. Si les cerisiers à fleurs n’offrent pas de fruits, la beauté de leur efflorescence est tout aussi délicieuse et ce sont des millions de touristes qui se déplacent chaque année afin d’assister à ce spectacle. Bien que certains arbres fleurissent en début d’année, la plupart des “sakura” (fleurs de cerisier en japonais) s’ouvrent entre fin mars et début avril.

Alors que se pressent les spectateurs devant les splendeurs de la nature, la version en ligne du Jakarta Post a demandé à la photographe japonaise Shiho Fukada ses conseils pour photographier ces célèbres fleurs.

Une photographie de nature morte bien vivante

Fukada commence par préciser qu’elle traite sa photographie de nature morte de la même façon que ses portraits : de même qu’elle se renseigne sur la personne qu’elle doit shooter, elle enquête sur les végétaux. Elle s’informe sur la floraison des arbres en vérifiant les informations et mises à jour du parc ainsi que la météo, afin de ne pas s’aventurer en terrain inconnu ou de risquer de gâcher une journée de shooting à cause d’un temps pluvieux.

Cependant, ces recherches ne doivent pas figer la séance et, tout comme lors d’un photoshoot ordinaire, le photographe ne doit pas avoir peur de changer ses plans à la dernière minute. Ainsi, si l’on dispose de plusieurs objectifs, il est judicieux d’en apporter plusieurs avec soi. Une lumière particulière ou un parc bondé exigent parfois des ajustements techniques.

La caractéristique principale des fleurs de cerisier est leur couleur, rose ou blanc, qui tranche avec le marron des branches auquel nous nous habituons durant les longs mois de l’hiver. Sachant cela, le photographe préconise de s’intéresser particulièrement aux contrastes de couleurs (“Le ciel bleu donne un joli contraste au rose clair”) et de bien réfléchir à l’exposition des photographies, qui permettra de sublimer les teintes des bourgeons (la lumière d’une journée ensoleillée ravivera les couleurs des fleurs, explicite-t-elle).

De l’importance de la lumière et du décentrement

La lumière a un rôle prépondérant dans ses images et Shiho Fukada recommande aux photographes de varier les moments des prises de vue. Si le lever et le coucher du soleil offrent une lumière douce, il est tout de même intéressant de tester différentes heures de la journée, “de la lumière claire du jour à celle du soir”. Si elle conseille de penser ses images au préalable, en réfléchissant à l’ambiance voulue et à l’instant qui permettrait de la retranscrire au mieux, Fukada insiste aussi sur la nécessité de se laisser surprendre :

“Je voulais photographier le reflet des fleurs sur l’eau, afin de prendre une photo à la Monet, mais le vert était trop présent par rapport au rose et cela ne fonctionnait pas. C’était en plein milieu de la journée donc j’ai essayé de photographier la lumière traversant les fleurs. Celle-ci était subtile et diffuse, rendant les pétales roses et blancs magnifiques”.

Il est aussi nécessaire de ne pas rester posté à hauteur d’homme, mais de penser à varier les points de vue, en se baissant, s’allongeant ou en grimpant sur quelque chose. Ces changements de position permettent de trouver de nouvelles compositions. Pour finir, le conseil qui semble tenir le plus à cœur à la photographe est de profiter de ce qu’on vient d’immortaliser.

C’est un équilibre entre travail en amont et adaptation que Fukada recommande. S’il semble indispensable d’effectuer un travail de préparation, elle atteste que les meilleurs photos surviennent bien souvent par surprise. En oscillant entre les espaces et le temps, les conseils de Shiho Fukada incitent à se décentrer de soi à travers la pratique artistique.