L’artiste a déposé une plainte contre la National Rifle Association (NRA) pour violation des droits d’auteur.
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Quelle n’a pas été la surprise pour Anish Kapoor de voir figurer l’une de ses sculptures dans une publicité produite par la NRA, promouvant les armes à feu. L’artiste contemporain a aujourd’hui porté plainte pour atteinte au droit de propriété intellectuelle contre le lobby : celui-ci a en effet utilisé sa sculpture Cloud Gate, conçue en 2006, sans demander d’autorisation ou payer de droits.
Comme le rapporte It’s Nice That, ce spot publicitaire, sorti il y a un an et intitulé The Clenched Fist of Truth, présente des lieux relativement connus du pays, et parmi ces lieux, on peut reconnaître le parvis où se trouve le Cloud Gate, plus connu sous le nom de “The Bean”, situé au Millennium Park à Chicago. Cette installation en forme de haricot qui reflète les passants apparaît donc dans la vidéo à travers des flashs en noir et blanc visant à inciter aux donations et à recruter de nouveaux membres.
Il faut savoir que les œuvres artistiques sont protégées, même si elles se trouvent dans un lieu public, et qu’elles ne peuvent servir à une diffusion commerciale sans accord préalable. Elles sont justement protégées pour éviter ce genre de litige et d’exploitation malveillante.
Anish Kapoor a donc vu sa sculpture associée à la promotion d’armes, ce qui va à l’encontre de ses valeurs, sans aucun doute. Dans une lettre que l’artiste a publiée en mars dernier pour l’association Everytown for Gun Safety, il écrit : “La publicité cherche à attiser la peur et la haine. Il joue sur les pulsions les plus vulgaires et les plus primitives, de la paranoïa, du conflit et de la violence.”
Dans la foulée, Kapoor a demandé à la NRA de retirer son œuvre de la vidéo, pour qu’elle ne soit pas “utilisée pour promouvoir leur message ignoble”. Le lobby a totalement ignoré sa requête, et l’artiste a récemment décidé de l’attaquer en justice, le 19 juin dernier, avec le soutien de son public.
Il réclame 150 000 dollars pour cette infraction, le remboursement de ses frais juridiques ainsi que la restitution des bénéfices générés par l’exploitation de son œuvre, qu’il a enregistrée officiellement au bureau du droit d’auteur des États-Unis en janvier 2016. Il demande également à la NRA d’arrêter la diffusion de cette campagne publicitaire qu’il considère comme “un appel clair à la violence armée”. L’affaire reste donc à suivre.