Andrew Holligan a capturé la vie de quartier de Dalston durant les eighties, bien avant sa gentrification.
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Comme une grande partie du nord-est de Londres, Dalston était un quartier très populaire qui a subi une véritable gentrification ces dix dernières années. À présent temple du cool et des hipsters, ce quartier attire des personnes plus aisées qu’auparavant, repoussant les classes les plus modestes en dehors de la ville.
Le photographe Andrew Holligan a documenté ce quartier dans les années 1980, bien avant que celui-ci ne se transforme. Ayant vécu pendant deux ans à Dalston, période durant laquelle il travaillait comme photographe de mode, il arpentait régulièrement les rues du quartier armé de son Rolliflex des années 1950. Il a donc réalisé de nombreuses images en noir et blanc, qui témoignent de la vie du quartier. Pour le site British Journal of Photography, le photographe se remémore ces années à Dalston :
“J’ai déménagé là-bas parce qu’un ami m’avait proposé son appartement pendant qu’il était à l’étranger. Beaucoup de mes amis bougeaient vers l’est de Londres dans les années 1980 parce que c’était moins cher que le centre de Londres. Il y avait aussi beaucoup de bâtiments industriels vides disponibles pour en faire des studios.”
Capturer l’instant, le but de la photo de rue
Durant ses années à Dalston, il a immortalisé la vie de quartier : des rues désertes, des portraits, des détails, le marché… Une documentation personnelle et intime, particulièrement prolifique, aujourd’hui compilée dans un ouvrage intitulé Dalston in the 80’s et publié aux Éditions Hoxton Mini Press :
“Je n’ai jamais compté combien de photos j’ai pu prendre à Dalston. Si on compare par rapport au numérique aujourd’hui, c’est assez peu finalement. Cela s’explique en partie à cause du coût que cela représentait, mais aussi parce que la “photographie de rue” consiste, à mon sens, à capturer un instant puis passer à autre chose. Je n’ai jamais passé du temps à organiser ou à orchestrer une image. La plupart des photos dans le livre sont des coups simples.”
Une photographie subjective de la ville, à un instant T, capturée avec sensibilité.
L’ouvrage Dalston in the 80’s par Andrew Holligan est publié aux éditions Hoxton Mini Press.