Amour queer, sculptures hyperréalistes et féminisme : 5 expos à ne pas rater en février

Amour queer, sculptures hyperréalistes et féminisme : 5 expos à ne pas rater en février

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© Sam Jinks/Sullivan+Strumpf, Sydney/Institute for Cultural Exchange, Tübingen ; © Alireza Shojaian/Collection Delacroix Montier

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le , modifié le

Au programme : une collection d’artistes femmes, des sculptures hyperréalistes, les œuvres de Marie Vassilieff mises en lumière et l’amour queer.

Chaque mois, nous passons en revue les événements artistiques de notre beau pays, la France, afin de vous proposer la crème de la crème des expositions. Une collection d’artistes femmes, des sculptures hyperréalistes impressionnantes, les œuvres de Marie Vassilieff mises en lumière et une célébration de l’amour queer : voici cinq expositions à ne pas rater.

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“Hyperréalisme : ceci n’est pas un corps” au musée Maillol, à Paris

Au musée Maillol, l’exposition “Hyperréalisme : ceci n’est pas un corps” présente des sculptures impressionnantes, conçues par une trentaine d’artistes internationaux·ales, dont Duane Hanson, John De Andrea, Sam Jinks, Carole A. Feuerman et Ron Mueck, grandes figures de ce mouvement né aux États-Unis dans les années 1960.

Plus largement, l’événement porte sa réflexion au-delà du corps et de la matière : ces sculptures reflètent l’âme humaine et les émotions, à travers des media et des postures variés, que ce soit du bronze, du silicone, de la résine, du plâtre, une femme nue ou une dame tenant un bébé contre son cœur. L’illusion du réel est parfaite, faites juste attention à ne pas confondre un·e visiteur·se avec une sculpture.

Sam Jinks, Woman and Child, 2010. (© Sullivan+Strumpf, Sydney/Institute for Cultural Exchange, Tübingen)

Jusqu’au 5 mars 2023.

“House of Dust” au MAMC+ de Saint-Étienne

Ce sont soixante années de création féminine que le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole (MAMC+) a décidé de mettre à l’honneur dans son exposition “House of Dust”, puisant dans les quelque 4 % d’artistes femmes qui composent leurs collections vastes de 20 000 œuvres.

Partant de ce triste constat, l’institution expose 130 œuvres qui s’articulent autour de thématiques telles que le langage, le corps et la matière. Vous pourrez y admirer les œuvres touchantes, profondes, engagées, intimes et conceptuelles de Barbara Kruger, des Guerrilla Girls, d’Alison Knowles, de Gina Pane, de Marina Abramović, de Nan Goldin, de Kiki Smith, de Magdalena Abakanowicz, de Jackie Winsor, de Geneviève Asse ou encore de Louise Bourgeois.

Marina Abramović, The Hero de la série “Balkan Baroque”, 2001, collection MAMC+, achat en 2012. (© Courtesy of the Marina Abramovic Archives/ADAGP, Paris 2022)

Jusqu’au 10 avril 2023.

“Habibi, les révolutions de l’amour”, à l’Institut du monde arabe de Paris

Dans son exposition “Habibi, les révolutions de l’amour”, l’Institut du monde arabe parisien veut “rendre visible ce qui est trop longtemps resté invisible”, à travers 23 artistes LGBTQIA+ issu·e·s du Maghreb, du Machrek, d’Iran, d’Afghanistan et de la diaspora, dont les œuvres parlent de genre, de sexualité et d’exil.

Vous pourrez y découvrir les travaux artistiques de Salih Basheer qui a documenté l’exil d’Essam, un homme gay ayant quitté le Soudan pour l’Égypte avant de trouver refuge en Suède ; de Fadi Elias qui a tiré le portrait de Syrien·ne·s réfugié·e·s en Allemagne ; d’Aïcha Snoussi qui, dans sa Sépulture aux noyé·e·s, imagine un mémorial d’une civilisation queer engloutie par la Méditerranée ; ou encore d’Alireza Shojaian qui peint des hommes nus dans des poses lascives pour se réapproprier l’orientalisme, loin de toute virilité toxique.

Alireza Shojaian, Yannick Blossom at the mention of your name, 2020, collection Delacroix Montier.

Jusqu’au 19 mars 2023.

“Marie Vassilieff : la cigale des steppes” à la galerie Françoise Livinec, à Paris

Marie Vassilieff, Nue, 1913. (© Galerie Françoise Livinec)

La galerie Françoise Livinec célèbre le travail de Marie Vassilieff, que les livres d’histoire de l’art ont préféré oublier comme un bon nombre d’artistes femmes. Ce sont ses peintures d’après-guerre et ses années cubistes qui sont exposées dans les deux espaces parisiens de la galerie, au 24 et au 30 rue de Penthièvre. Figure de l’avant-garde moderne, cette peintre russe évoluait dans les grands cercles d’artistes de Montparnasse s’est formée au fauvisme et au cubisme au côté de Matisse, et peignait des natures mortes et des portraits de femmes somptueux.

À mesure qu’elle gagnait en influence, celle qu’on surnommait “la cigale des steppes” s’est imposée sur la scène artistique parisienne, en cofondant l’Académie russe de peinture et sculpture, et en ouvrant son propre atelier où un bon nombre d’événements et de rencontres se tenait. À tel point qu’elle y ajouta ensuite une cantine pour artistes sans le sou. “Marie Vassilieff compose avec une science voluptueuse des portraits de jeunes femmes aux yeux subtils, aux gestes félins, où l’acidité des coloris modernes met un charme qui rachète parfois la brutalité des formes”, disait d’elle le poète Guillaume Apollinaire.

Jusqu’au 17 février 2023.

“Les Sentinelles” à l’Institut du monde arabe de Tourcoing

C’est à partir des œuvres “de la collection du Centre national des arts plastiques issues du monde arabe et de sa diaspora” que l’Institut du monde arabe de Tourcoing a monté l’exposition “Les Sentinelles”. “Lorsque les tentatives de révoltes se voient confisquées par des contre-révolutions ou des conflits, le monde arabe révèle le sentiment de vivre en état de siège. C’est là que les artistes s’élèvent telles des sentinelles, témoins du présent au sein d’un monde désorienté. Ils savent inventer des temporalités autres malgré les soubresauts sociopolitiques. Par les jeux du documentaire et de la fiction, les œuvres sont des théâtres qui exposent la conscience tragique du temps tout en la mettant à une juste distance”, développe le musée.

21 artistes de la dernière décennie ou émergent·e·s sont mis·es en avant autour de cinq chapitres : “En quête de boussole”, “Quotidiens urbains”, “Tout contre l’histoire”, “Survies” et “Transit”. Vous retrouverez les œuvres de Randa Maroufi, Hassen Ferhani, Ismaïl Bahri, Taysir Batniji, Zineb Sedira, Mohamed Bourouissa, Safia Benhaim, Raed Bawayah, de l’Algérie à la Palestine.

Jusqu’au 12 février 2023.