Avec le slogan “Black Lives Matter” peint en lettres géantes devant la tour Trump, sur la 5e Avenue, la ville de New York, bastion démocrate, s’est offert un photogénique pied-de-nez à Donald Trump jeudi, accusé de mépriser le mouvement antiraciste. Une opération similaire avait remporté un franc succès début juin à Washington, où la maire démocrate avait fait peindre ces mots dans une rue menant à la Maison-Blanche.
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Six semaines après la mort de George Floyd, tué par un policier blanc à Minneapolis le 25 mai, c’est la prestigieuse avenue new-yorkaise qui s’est parée aux lettres du mouvement, sous les regards de nombreux·ses photographes et télévisions. À la fin du marquage, le maire Bill de Blasio est venu ajouter quelques touches de jaune, avec d’autres responsables dont le révérend Al Sharpton, figure de la lutte pour la justice raciale.
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Le 1er juillet dernier, le maire avait expliqué qu’il voulait ainsi que le président républicain entende “trois mots pour lesquels il n’a jamais montré aucun respect”. Donald Trump n’a pas immédiatement réagi. Début juillet, il avait tweeté que la police ne devrait “peut-être” pas laisser apposer “ce symbole de haine sur la plus prestigieuse rue new-yorkaise”. Les quelques policiers présents jeudi ont assisté sans un mot à l’opération.
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“C’est un symbole formidable, j’espère juste que cela ira au-delà”
L’ex-magnat de l’immobilier new-yorkais habitait dans un triplex au sommet de ce gratte-ciel proche de Central Park jusqu’à son départ pour la Maison-Blanche en janvier 2017. Depuis novembre 2019, il a fait de son complexe hôtelier de Mar-a-Lago, en Floride, sa résidence officielle, abandonnant une ville largement hostile à sa présidence.
Parmi les témoins de la cérémonie de marquage de jeudi, beaucoup saluaient “un symbole important”. “C’est un symbole formidable”, a indiqué Amber Fairweather, 37 ans, ajoutant : “J’espère juste que cela ira au-delà, et que dans trois mois, les gens y croiront encore.”
“Je ne fais pas confiance à mes concitoyens, et surtout pas à mes concitoyens blancs”, a ajouté cette femme noire, qui dit avoir pâti professionnellement de la couleur de sa peau. “On a le droit d’avoir des peintures, mais en restera-t-on là ?”, s’est-elle interrogée.
“Passer devant la tour Trump à Manhattan n’est pas une expérience agréable, les gens n’aiment pas ce symbole géant de lui [Donald Trump, ndlr] ici, donc c’est bien de faire ça devant sa tour”, estimait Francie Brewster, lycéenne qui a participé aux vastes manifestations qui ont suivi la mort de George Floyd. “Mais il est important de ne pas se focaliser juste sur ce genre de choses, mais sur de vrais changements politiques”, a-t-elle ajouté.