À l’université d’Oxford, des personnes réfugiées deviennent guides de musée

À l’université d’Oxford, des personnes réfugiées deviennent guides de musée

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© Tom Werner/Getty Images

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Par Lise Lanot

Publié le

Une initiative d’échange interculturel renforcée par un don de plus d’un million d’euros.

Depuis 2017, l’université d’Oxford développe le programme Multaka (ce qui signifie “point de rencontre” en arabe), d’après une initiative berlinoise créée trois ans plus tôt. Le projet consiste à utiliser les musées et leurs collections comme des ‘points de rencontre’ afin de rassembler les gens”.

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Un des points centraux de Multaka concerne la formation d’adultes réfugié·e·s en tant que guides de musée. Les objectifs sont pluriels : en plus de participer à l’insertion socioprofessionnelle de personnes exilées, le programme permet de faire rayonner leurs connaissances, expériences, histoire, culture et langues et d’en faire profiter le public.

Jusqu’ici, c’est près d’une centaine de guides originaires de Syrie, d’Égypte, d’Irak, du Zimbabwé et du Soudan qui participe à ce programme. Face au succès de cette initiative, l’université d’Oxford a décidé de mettre les bouchées doubles pour les années à venir.

D’ici cinq ans, rapporte Design Taxi, le projet Multaka formera 200 personnes supplémentaires aux métiers de guides pour deux musées de l’université d’Oxford – le Musée d’histoire des sciences et le musée Pitt Rivers. Les volontaires s’occupent des visites des collections et participent parfois à la curation des expositions.

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Des points de rencontre et de dialogue

Cela est rendu possible par le don d’un million de livres Sterling (près de 1,2 million d’euros) de l’organisation saoudienne Alwaleed Philanthropies. À la tête de la fondation, la princesse Lamia AlSaud, qui “accompagne nombre de projets destinés à émanciper les femmes et à promouvoir le dialogue inter-religieux”, selon Le Monde. Multaka semble être dans la droite lignée de ses combats, elle qui souligne l’importance “de la compréhension interculturelle”.

L’association caricative saoudienne avait également versé des fonds au Louvre, dans le même but. Le musée parisien a ainsi “accueilli des réfugié·e·s dans ses équipes [afin de] les former aux parcours dans les galeries consacrées à l’art islamique”.

Le programme d’Oxford rapporte que, jusqu’ici, plus de 1 800 personnes ont profité des événements et visites guidées par les volontaires. “Nous sommes des ambassadeurs de l’ouverture des portes des musées, notamment pour ceux qui en ont peur et ont l’impression que ce n’est pas pour eux”, ajoute un·e des guides. Des points de rencontre donc, mais aussi des fenêtres ouvertes sur le monde.