Saviez-vous qu’une scène d’Orange mécanique est tirée d’un tableau de Vincent van Gogh ?

Saviez-vous qu’une scène d’Orange mécanique est tirée d’un tableau de Vincent van Gogh ?

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© Les Films Number One ; © Edvard Munch/Musée national d’Oslo

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Par Anna Carolina Assuncao

Publié le

Eh oui. On a compilé 5 grandes peintures qui ont inspiré des scènes de films culte.

Comme dirait Oscar Wilde, “l’imitation est la plus sincère des flatteries”. En effet. L’art est un cycle : on s’inspire d’anciens chefs-d’œuvre pour en faire de nouveaux, et ainsi de suite. Que ce soit la peinture, la danse, la photographie, le cinéma, le théâtre ou encore la sculpture, toutes ces branches s’entremêlent et s’influencent entre elles. On a voulu se concentrer sur le cinéma et la peinture en vous présentant cinq tableaux qui ont (fortement) inspiré des scènes de films légendaires.

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Orange mécanique et Vincent van Gogh

Après avoir commis de terribles crimes, Alex se retrouve dans une prison dans laquelle des psychanalystes l’emploient comme cobaye pour des expériences “scientifiques” très (très) perturbantes. Cette scène d’Orange mécanique où des prisonniers tournent en rond ressemble comme deux gouttes d’eau à La Ronde des prisonniers de Vincent van Gogh, tableau dans lequel le peintre illustre le désespoir qu’il a ressenti lors de son enfermement en asile psychiatrique. Figurez-vous que Van Gogh lui-même s’est inspiré d’En prison (1872) de Gustave Doré pour réaliser ce tableau. Comme quoi, l’art est vraiment un cycle…

À gauche, Orange mécanique, de Stanley Kubrick, 1971, Warner Bros. France. À droite, Vincent van Gogh, La Ronde des prisonniers, 1890. (© Musée des Beaux-Arts Pouchkine)

The Dark Knight et Francis Bacon

On connaît tous et toutes la dégaine du Joker dans The Dark Knight, incarné par le légendaire Heath Ledger. Saviez-vous que son personnage a été inspiré par le tableau Head VI de Francis Bacon ? Sur ce tableau, Bacon s’est lui-même inspiré du portrait du pape Innocent X de Diego Vélasquez, datant de 1650. Alors que ce portrait est considéré comme l’un des plus précis au monde, Bacon a voulu, à son tour, illustrer le pape en train de crier, avec des traits plus chaotiques.

À gauche, The Dark Knight : Le Chevalier noir, de Christopher Nolan, 2008, Warner Bros. France. À droite, Francis Bacon, Head VI, 1949. (© Hayward Gallery de Londres)

Le Labyrinthe de Pan et Francisco de Goya

MIAM. Si vous avez vu Le Labyrinthe de Pan, vous vous rappelez forcément la scène où le fameux Pale Man mange une fée. Figurez-vous que près de 200 ans avant ça, le peintre espagnol Francisco de Goya avait déjà illustré cette scène extrêmement gore, dépeignant le dieu romain Saturne en train de dévorer son fils. Ce n’est pas un hasard si Francisco de Goya est l’artiste favori de Guillermo del Toro, le réalisateur du Labyrinthe de Pan. Tiens, tiens.

À gauche, Le Labyrinthe de Pan, de Guillermo del Toro, 2006, Wild Bunch Distribution. À droite, Francisco de Goya, Saturne dévorant un de ses fils, 1819–1823. (© Musée du Prado)

Django Unchained et Thomas Gainsborough

Qui aurait cru que la tenue de Django ait été inspirée par une peinture du XVIIIe siècle ? Eh oui, l’art n’a pas de limite. Tarantino ne l’a pas choisie par hasard. Afin de contrer les représentations que subissent les personnes noires au cinéma, Tarantino a fait exprès de choisir la tenue de ce jeune homme blanc privilégié, peint par Thomas Gainsborough.

À gauche, Django Unchained, de Quentin Tarantino, 2014, Sony Pictures Releasing France. À droite, Thomas Gainsborough, L’Enfant en bleu, 1779. (© Bibliothèque Huntington de San Marino)

Scream et Edvard Munch

On garde le meilleur pour la fin. Quoi de plus iconique que l’expression terrifiée du personnage dans Le Cri d’Edvard Munch ? Avec ses yeux et sa bouche grands ouverts, Munch a mis en exergue la crise existentielle que traverse l’homme moderne. Dans Scream, Wes Craven a voulu provoquer le même sentiment de désespoir avec le masque iconique de Ghostface. Ce masque est porté par plusieurs personnages, tout comme la crise existentielle de Munch qui pourrait arriver à tout le monde.

À gauche, Scream, de Wes Craven 1997, Les Films Number One. À droite, Edvard Munch, Le Cri, 1893. (© Musée national d’Oslo)

Bonus photo : Shining et Diane Arbus

Tadam, voilà le petit cadeau de la fin (de rien). Oui, en effet, ce n’est pas une peinture, mais comment passer à côté des sœurs jumelles de Diane Arbus ? Cheveux courts, petite robe et col Claudine, les deux petites fixent la caméra, l’une souriant et l’autre pas. Si vous avez vu le film Shining de Stanley Kubrick, vous remarquerez qu’il y a un grand air de ressemblance. Seule différence : les sœurs d’Arbus ne sont pas possédées et ne hérissent pas nos poils. Rappelons que Kubrick était aussi un grand photographe de rue et connaissait très bien les œuvres de Diane Arbus. Comme on dit, la pomme n’est pas tombée très loin de l’arbre.

À gauche, Shining, de Stanley Kubrick, 1980, Warner Bros. France. À droite, Diane Arbus, Identical Twins, 1967. (© The Metropolitan Museum of Art, New York)