Le Comité international de la Croix-Rouge a publié un rapport qui fait état d’un million de personnes étant suspectées d’être atteintes du choléra au Yémen.
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L’épidémie de choléra se propage de plus en plus rapidement. Elle touche aujourd’hui près d’un million de personnes au Yémen, qui souffre d’une guerre depuis 2014. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dressé ce lourd bilan dans un tweet posté jeudi 21 décembre contenant ce message : “Les cas de choléra suspectés ont atteint la barre du million, ce qui amplifie les souffrances du pays pris dans une guerre brutale”.
La lutte contre l’extension de cette maladie est empêchée par la guerre qui touche le Yémen, opposant les rebelles chiites houthis et les forces d’une coalition dirigée par l’Arabie saoudite. Le blocus mené par cette dernière depuis 2015 rend difficile voire impossible l’accès à des soins pour les victimes. En outre, les conditions d’hygiène dans les hôpitaux, qui se dégradent de jour en jour à cause du conflit, prouvent l’impuissance du pays à faire face à ce fléau.
En effet, les bombardements dans les grandes villes du pays ont dévasté les infrastructures sanitaires, comme celui du 15 août 2016 à Abs, à l’ouest du Yémen.
“L’un des pires endroits au monde pour un enfant”
Mansoor Abdulla, 28 ans, habitant de la ville de Taïz, a témoigné en mai 2016 auprès de Médecins Sans Frontières (MSF) de la tragédie qui touche son pays et plus particulièrement l’un de ses fils :
“Cette guerre nous tue à petit feu. J’aimerais pouvoir travailler hors du Yémen, et ainsi envoyer de l’argent à ma femme pour qu’elle puisse nourrir et soigner mon fils.”
Certaines organisations humanitaires, comme l’Unicef, se sont ainsi mobilisées face à cette sinistre situation. Le 25 novembre 2017, des vaccins ont alors été distribués dans Sanaa, la capitale yéménite. Geert Cappelaere, directeur régional d’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, qualifie le Yémen de “l’un des pires endroits au monde pour un enfant”.
Aujourd’hui, deux enfants sur dix hospitalisés pour le choléra sont condamnés à mourir. Ce chiffre effrayant, indiqué par un pédiatre du pays, montre les conséquences de la guerre sur le système de santé yéménite. Rongé par une situation politique désastreuse et par une épidémie qui ne cesse de s’étendre, l’avenir du Yémen semble plus que tourmenté.
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