Le Parti communiste chinois s’est prononcé en faveur d’une réforme constitutionnelle. Cette dernière devrait permettre à l’actuel président Xi Jinping de rester à la tête du pays autant qu’il le souhaite.
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Dimanche 25 février, l’agence de presse nationale chinoise Xinhua a révélé que le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, pourrait rester à la tête du pays encore très longtemps. Au pouvoir depuis 2013, il a déjà été reconduit pour un nouveau quinquennat en octobre dernier et devrait par conséquent quitter le pouvoir en 2023.
Mais le Parti unique, le PCC, dont Xi Jinping est secrétaire général s’est dit favorable à la possibilité d’une réforme constitutionnelle et la suppression d’un point de la Constitution qui limite le nombre de mandats présidentiels consécutifs à deux. Comme le rappelle l’Agence France Presse, cette restriction avait été imposée pour éviter l’autoritarisme, les violences et luttes factionnelles ayant marqué le règne de Mao Zedong, fondateur du régime, et pour favoriser une gouvernance collective.
La réunion annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP), qui débute le 5 mars prochain, permettra de statuer officiellement la question, mais tout laisse penser que l’institution y sera favorable. Pour Jonathan Sullivan, chercheur à l’université de Nottingham en Angleterre, cela pourrait causer de graves problèmes d’instabilité en Chine. “Enlever toute limite pourrait créer un risque pour la stabilité à long terme”, explique-t-il.
À l’âge de 64 ans, celui que beaucoup surnomment “Tonton Xi” se rapproche de plus en plus de Mao Zedong. Omniprésent dans les médias, le secrétaire général du PCC a muselé l’opposition et s’est imposé en leader suprême.
Un culte de la personnalité de plus en plus développé
Deux dessins de Winnie l'Ourson (souvent comparé à Xi Jinping) sur les réseaux sociaux en #Chine #empereuràvie pic.twitter.com/RxoBFL1pmC
— Frédéric Schaeffer (@fr_schaeffer) 26 février 2018
Une autre proposition consiste à insérer “la pensée de Xi Jinping”, déjà gravée dans la charte du parti, dans la Constitution chinoise. Cela fait faire au pays un pas de plus vers un culte de la personnalité exacerbé. Le Wall Street Journal nous apprend également que le leader chinois est allé jusqu’à se faire appeler “lingxiu”, un terme qui n’est plus utilisé depuis des dizaines d’années signifiant “leader suprême”.
À l’annonce de sa possible présidence à vie, les réactions étaient mitigées sur le réseau social chinois Weibo. Certains internautes, louangeurs, disaient “assister à un événement historique”. D’autres étaient plus critiques : “Maintenant, j’ai vraiment l’impression d’habiter en Corée du Nord”, jugeait un utilisateur de la plateforme.
Mais de nombreux commentaires rappelant la ressemblance entre le leader de la deuxième puissance mondiale et le célèbre personnage de dessin animé Winnie l’Ourson ont également fleuri sur les réseaux sociaux. La censure a très rapidement fait disparaître ces commentaires. L’année dernière, en plus de la suppression de commentaires, le régime avait déjà supprimé totalement le nom de l’animal des réseaux sociaux et moteurs de recherche chinois.
Konbini news avec l’AFP