#WhyIStayed : le hashtag pour comprendre les victimes de violences conjugales

#WhyIStayed : le hashtag pour comprendre les victimes de violences conjugales

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Par Constance Bloch

Publié le

Un hashtag libérateur

Outre le choc provoqué par la brutalité des images, ce qui secoue le web depuis l’agression, c’est que la jeune femme a quand même épousé son bourreau… un mois et demi après les faits. Un mariage qui a encouragé plusieurs personnalités, et notamment un présentateur de Fox News à ouvertement se demander ce qui l’avait poussée, elle, et d’autres femmes battues à rester avec un homme violent. C’est alors que le hastag #whyistayed (“pourquoi je suis resté(e)”) a commencé à enflammer Twitter.
Une campagne lancée par l’écrivain Beverly Gooden, qui explique :

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Je crois au storytelling. Je crois au pouvoir engendré par les expériences partagées. Je crois que nous trouvons de la force dans une communauté. C’est pourquoi j’ai créé ce hashtag.


Je suis restée car mon prêtre m’a dit que Dieu détestait les divorces. Ca ne m’avait pas traversé l’esprit que Dieu pouvait aussi détester les violences.
Ainsi, sur Twitter, ces trois mots précédés d’un dièse permettent depuis lundi soir à des milliers de femmes – et hommes – en détresse (de tenter) d’expliquer pourquoi elles sont restées auprès de leur conjoint, malgré les coups et les humiliations.

Les victimes expliquent leur difficulté à partir

Certaines avaient peur, d’autres ne savaient pas où aller, beaucoup avaient honte et voulaient préserver l’unité familiale. Des témoignages poignants qui expliquent leurs difficultés, et écartent l’idée reçue selon laquelle il serait “facile de partir”.


J’avais peur d’aller voir ma famille car je savais la question qu’elle allait me poser et à laquelle je ne pouvais pas répondre.

Parce qu’il m’a isolée de tout le monde et c’était le seul que j’avais. Parce qu’il était violent quand il était en colère. Car j’avais peur.

Parce que la période la plus risquée pour les mères et les enfant c’est juste après les départ.

Parce qu’elle me faisait croire que c’était de ma faute. Parce qu’elle me faisait croire que c’était la seule personne que j’avais.
Selon le dernier sondage américain au sujet des violences conjugales faites aux femmes, réalisé en novembre 2000, plus d’une femme sur deux (51,9%) rapporte avoir déjà subi un acte violent au court de sa vie. Et pour encourager les victimes qui témoignent avec #whyistayed, un autre hashtag a été lancé : #whyileft (“pourquoi je suis parti(e)”), à travers lequel certaines femmes racontent comment elles ont finalement trouvé le courage de quitter le compagnon qui les battait.