Un plan parisien inauguré à partir de 2011
La présence de caméras dans la capitale s’est sensiblement renforcée dans le cadre du Plan de Vidéoprotection pour Paris (PVPP). Signé en juillet 2010 entre l’État et IRIS-PVPP (filiale de GDF Suez), il a été inauguré le 21 décembre 2011. Le partenariat porte sur la mise en place de 1.105 caméras. Début 2013, près d’un millier étaient déjà opérationnelles et 300 kilomètres de câble étaient déployés sous le bitume parisien.
Les images récoltées sont stockées pour une période de trente jours pendant lesquels 2.500 policiers et pompiers agrémentés peuvent les exploiter. Ils sont aussi amenés à consulter les images tournées par 293 caméras de circulation qui n’enregistrent pas, déjà accessibles par la Préfecture de police avant le PVPP. Le quartier général de ce dispositif : un centre de commandement de la Préfecture de police. Les vingt commissariats que compte Paris peuvent aussi les consulter via leurs terminaux de visionnage.
Le PVPP a bien évidemment un coût : 251,9 millions d’euros, répartis sur quinze ans. Pour 2013, le budget du dispositif était de 16,5 millions d’euros. À savoir que le coût de la vidéosurveillance publique en 2007 sur l’ensemble du territoire est de 133,6 millions d’euros.
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A Paris, RATP et SNCF sont un tout
Mais les agents ne s’arrêtent pas là. Ils sont aussi amenés à consulter en temps réel les images tournées par les objectifs des réseaux RATP et SNCF. Contacté par nos soins, le réseau de transports francilien évalue à 18.535 le nombre de caméras qui équipent bus et tramways parisiens. Parmi celles-ci, il y en aurait 3.270 filmant intra-muros. Dans les couloirs et les rames du métro et du RER, le nombre s’élève à 8.950 caméras, dont 5.760 observant les rames et quais de Paris.
De son côté, la SNCF compte 4.596 caméras pour l’ensemble de ses gares d’Ile-de-France et 6.559 dans les trains eux-mêmes. Les images sont centralisées au PC national de sécurité, qui distribue les images à cinq centres ouverts 24/7.
En outre, peuvent être réquisitionnées les bandes des caméras de certains grands magasins et musées, difficilement quantifiables. Aussi, ne tourne pas d’images sur la voie publique qui veut : les objectifs de ces établissements ne peuvent s’orienter vers la rue que si ceux-ci “sont susceptibles d’être exposés à des actes de terrorisme” et soumis à l’article L223-1 du code de la sécurité intérieure.
Depuis le PVPP, 1.500 interpellations
Selon Libération qui cite la Préfecture de Police, la vidéosurveillance a été utilisée dans 7.500 opérations et aurait permis l’interpellation de 1.500 personnes.
En janvier 2013, soit un an après la mise en place du dispositif, la “vidéoprotection de voie publique” a servi dans plus de 7.500 opérations de police. La Préfecture estime qu’elle a directement permis l’arrestation de 1.500 personnes prises sur le fait, la plupart du temps pour des faits de vol ou d’agression.
L’article et l’infographie ont été réalisés par Théo Chapuis, Thomas de Ambrogi, Gaia Anastasio et Louis Lepron.