AccueilArchive

Vidéo : “T’as vu comme tu me regardes ?”, ces petites phrases qui pourrissent la vie des femmes

Vidéo : “T’as vu comme tu me regardes ?”, ces petites phrases qui pourrissent la vie des femmes

Image :

(© T’as vu comme tu me regardes, Emma Gassie)

avatar

Par Bérénice Rebufa

Publié le

T’as vu comme tu me regardes ? est un court métrage qui dénonce les agressions symboliques que les propos d’hommes trop insistants font subir aux femmes.

À voir aussi sur Konbini

Dans son court métrage intitulé “T’as vu comme tu me regardes ?“, Emma Gassie, qui elle-même en a été victime, a voulu parler des agressions symboliques que font subir aux femmes les petites phrases de certains mecs. Le film, mis sur YouTube en avril dernier, met en scène 14 jeunes femmes immobiles et 14 agresseurs (dont on ne voit que les mains) qui les touchent.

En voix off, on entend les agresseurs débiter le genre de phrases qu’entendent souvent les femmes quand un homme essaye de coucher avec elle : “On s’est pas mal chauffés par messages quand même…”, “Pourquoi tu me laisses pas t’embrasser ?”, “Je sais que je te plais, t’as vu comme tu me regardes…”, “Je sais que tu as envie de moi, ça saute aux yeux !”, “Je vais pas te faire de mal”.

Emma Gassie explique que, d’après l’association Mémoire traumatique et victimologie, “20 % des Français pensent qu’un ‘non’ signifie souvent un ‘oui’, 40 % considèrent que la faute de l’agresseur est en partie pardonnée si la victime a eu une attitude provocante en public ou encore 29 % croient qu’un viol est souvent le résultat d’un malentendu, d’après l’association Mémoire traumatique et victimologie”.

Confrontée à ce genre d’idées, la jeune femme a voulu réagir. Comédienne de formation, elle a décidé de se lancer dans les courts métrages pour s’exprimer, comme elle nous l’affirme par mail :

“J’en veux à cette société. Cette société qui force l’homme à être insistant, à la femme à dire oui contre un verre qu’on lui paie. J’en veux ‘aux traditions’. Celle qui oblige l’homme à faire le premier pas et à la femme à se faire désirer. Celle qui oblige l’homme à être un prédateur et la femme une proie. J’en veux à cette société qui n’ouvre pas les yeux et se justifie avec d’insignifiants ‘c’est comme ça'”.

Ce court métrage, qui n’est pas transcendant visuellement, a en revanche une bande son très juste, les phrases en voix off étant extrêmement bien choisies. Toutes les femmes ont déjà entendu quelques-unes de ces phrases qui rendent si mal à l’aise, mais qui sont pourtant des expressions que la gent masculine a tendance à utiliser régulièrement.