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Cannabis dans “Plus Belle la Vie” : le CSA saisi

Cannabis dans “Plus Belle la Vie” : le CSA saisi

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Par Théo Chapuis

Publié le

Du cannabis sur France Télévisions ? Oui. Et à 20h qui plus est. Lundi 3 mars, les téléspectateurs de Plus Belle la Vie ont pu découvrir avec stupéfaction un épisode dans lequel deux personnages de la série font un point plutôt sérieux sur la substance illicite. Découvrez l’extrait ci-dessous.

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On découvre alors Thomas en plein cours explicatif de ce qu’est le cannabis à sa belle-mère Mirta. La leçon, que les téléspectateurs ont pu suivre avec attention eux aussi, ne s’entend pas tous les jours à la télévision française :

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Le shit, c’est de la résine de cannabis. La croquette, c’est un bout de shit. L’herbe ou la weed, c’est fait à partir des feuilles de plante, enfin la fleur (…) Je fume la fleur qui a un taux de THC de 15 à 20% et j’utilise un grinder pour la décompacter que je mélange avec du tabac, pour faire un stick, je prends un filtre marocain. Pour un bédo, un joint, un cône avec des slims”.

Après avoir expliqué qu’on cultivait tout cela “En pleine terre, en jardinière, ou en placard”,  Thomas s’échine alors à apprendre à Mirta à rouler un joint. Suit alors une longue scène où les échecs s’enchaînent, sous les regards ahuris (on imagine) de certains téléspectateurs et déprimés (on en est sûrs) des fumeurs de cannabis réguliers.

5 millions de téléspectateurs

Comme relevé par Puremédias, la série est très suivie : elle est regardée par plus de 5 millions de téléspectateurs en moyenne. Autant de personnes qui ont eu droit à une leçon de cannabis hier soir. En guise d’avertissement, seul un bandeau d’avertissement a été diffusé avant l’épisode : “L’usage de produits stupéfiants est dangereux pour la santé et interdit par la loi. Pour plus d’informations et recevoir de l’aide, téléphonez à Drogues Info Service“. Sont-ils tous arrivés au début de l’épisode pour avoir lu cet avertissement ? C’est au CSA d’en décider.
La telenovela de France 3 est décidément plus en pointe que prévu sur certains sujets de société. Aussi, en mai 2013, la production de Plus Belle La Vie tournait-elle un épisode dans lequel les personnages célébraient un mariage homosexuel. Plus Belle la Vie, signe des temps ?
Mise à jour du 10 mars :
Le CSA a bien été saisi par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt). La commission note avec perspicacité que “l’un des personnages principaux propose une explication très didactique et prolongée sur la façon de rouler une cigarette de cannabis”, dans une lettre envoyée au gendarme du PAF.
La missive s’interroge sur “la conformité du programme” avec une délibération du CSA “du 17 juin 2008 relative à l’exposition des produits du tabac, des boissons alcoolisées et des drogues illicites”.
Elle rappelle que la délibération de 2008 demandait, “s’agissant des programmes de fiction et dans le respect de la liberté de création des auteurs, aux services de télévision qui coproduiraient de tels programmes de ne montrer une prise de drogue illicite que lorsque le scénario le justifie et de veiller à ce que ce dernier ne soit pas incitatif, notamment vis-à-vis des jeunes téléspectateurs”. Aussi, elle note dans sa lettre que “le code de la santé publique prévoit que la présentation sous un jour favorable de l’usage d’un produit stupéfiant est pénalement répréhensible”.

France 3 assume

Contactée par Europe1.fr, France 3 estime assumer complètement la diffusion de cette séquence. “Cette série traite de sujets de société”, rappelle un porte-parole, en affirmant que cette scène peut jouer un rôle dans la prévention. “On a essayé de faire passer un message sur la consommation de drogue, notamment auprès des jeunes. Il y a un aspect pédagogique”.
Pour Hubert Besson, producteur de Plus belle la viejoint par Europe1.fr également, cette scène est une nouvelle preuve que la série parle sans concession des sujets de société. “Il faut appeler un chat un chat”, martèle-t-il. “On ne donne pas un cours sur la drogue. On parle d’une réalité qui, d’après les études, touche une très grande majorité de jeunes”, poursuit-il, affirmant qu’il s’agit “d’une mission de service public”. On attend la délibération du CSA.