Vidéo : “Nous les femmes pouvons faire basculer le scrutin”

Vidéo : “Nous les femmes pouvons faire basculer le scrutin”

Le collectif 52 s’adresse directement aux candidats en taguant leurs affiches et publie une tribune pour que les femmes aient la place qu’elles méritent dans cette campagne présidentielle. 

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La France compte 53 % d’électrices, et pourtant seulement deux femmes candidates (dont Marine Le Pen qu’on ne peut pas vraiment qualifier de féministe). Les questions liées à la parité, aux inégalités de salaires, aux droits des femmes et aux violences qu’elles subissent ont été relayées au second plan de cette campagne présidentielle. Lors du grand débat du 4 avril dernier sur BFM et CNews, en 3 heures 30 de discussions, les candidats n’ont abordé le sujet qu’une seule fois et de manière plutôt furtive.

Alors, le collectif féministe 52 a décidé de s’adresser directement aux candidats. D’abord dans la rue, où les militantes ont customisé les affiches officielles des candidats avec l’étiquette : “Nous sommes 52 %, nous sommes puissantes”, et dans une tribune publiée par Street Press.

Ce que le collectif 52 demande aux candidats

Sur leur site Internet et sur les étiquettes collées sur les affiches, le collectif 52 reprend les slogans officiels des candidats en changeant un mot (en lettres capitales) et leur demande :

  • À François Fillon, de proposer une “volonté de la PARITÉ”, “parce que seulement 26 % des femmes siègent au Parlement alors qu’elles représentent la majorité de la population”.
  • À Benoît Hamon qu’il fasse “des FEMMES le cœur de la France”, “parce que stopper les inégalités femmes/hommes, c’est obtenir 26 % de croissance à l’échelle mondiale”.
  • À Emmanuel Macron qu’il se mette “en marche vers L’ÉGALITÉ DES SALAIRES”, “parce que les femmes gagnent 12,8 % de moins que les hommes à compétences égales et jusqu’à 64 % de moins en fin de carrière”.
  • À Jean-Luc Mélenchon de proposer des “CONGÉS PARENTAUX en commun”, “parce qu’en France une femme sur quatre se confronte au délit de maternité au cours de sa carrière professionnelle.”
  • Et à Marine Le Pen, elles disent tout simplement NON. “Parce que le fait d’être une femme ne fait pas de vous une alliée d’office pour leur émancipation”. Elle n’est pas “la candidate des femmes, et son parti se positionne systématiquement contre la progression de leurs droits”, rappelle le collectif.

Les candidats défendent-ils vraiment les droits des femmes ?

Dans leur tribune intitulée “Nous les femmes pouvons faire basculer le scrutin”, le collectif 52 retrace l’historique des votes et phrases prononcées par les candidats en matière de droits des femmes. En voici un extrait :

“Les principaux candidats ont bien dans leurs programmes (quelque part entre les mesures destinées à séduire les propriétaires d’animaux domestiques et les motards) quelques propositions à destination des femmes. Pourtant nous sommes 53 % des votants, nous sommes la majorité, nous avons donc le pouvoir de décider qui sera notre futur.e président.e. Alors plus que des paroles, nous voulons des actes. […]

Marine Le Pen, qui se présente comme ‘la candidate des femmes’ a voté 17 fois contre les résolutions en faveur de l’égalité femmes-hommes lors de son dernier mandat d’eurodéputée. Le Front national a également formulé en 2016 une proposition de loi visant à dérembourser l’IVG qu’ils qualifient ‘de confort’. C’est donc un ‘non’ ferme et définitif que nous adressons à la candidate.

Dans la même lignée, François Fillon lors de son dernier mandat de député à l’Assemblée nationale, a systématiquement voté contre les lois visant à favoriser l’accès aux soins des femmes (concernant notamment la contraception et l’IVG). […]

Nous invitons toutes les femmes à regarder dans le détail les programmes des candidats et leur impact sur l’égalité femmes-hommes et à prendre conscience du pouvoir de leur vote. Les femmes ont toujours empêché la France de basculer à l’extrême droite, votant traditionnellement majoritairement à gauche.

Nous invitons nos candidats à prendre conscience de notre pouvoir et à agir en conséquence. […]

Nous votons. Nous décidons. Nous sommes 52 % de la population française et 53 % des votants. Nous sommes puissantes.”