Un mois de prison pour quatre Tunisiens ayant mangé en public pendant le ramadan

Un mois de prison pour quatre Tunisiens ayant mangé en public pendant le ramadan

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Le flou de la loi tunisienne

En réalité, il n’existe pas de loi tunisienne interdisant à proprement parler de se nourrir ou de boire en période de ramadan dans un lieu public : cela n’est inscrit nulle part. Néanmoins, le flou demeure car il est inscrit dans la Constitution du pays que cette dernière doit veiller au respect de “la liberté de croyance et de conscience”, mais également que l’État est un “gardien de la religion”.
Ces deux impératifs semblent être contradictoires et peuvent occasionner des interprétations diverses et plutôt problématiques. L’ambiguïté constitutionnelle n’apporte pas de réponse unique et immuable lorsqu’un tel problème se pose et qu’un tribunal doit trancher la question.
Cette affaire n’est pas sans rappeler celle du DJ Dax J. En mars dernier, il avait fait un mix dans une boîte de nuit de la ville d’Hammamet, située dans le nord-est du pays. À cette occasion, il avait intégré à l’un de ses morceaux un extrait de l’adhan, l’appel à la prière. Ces quelques minutes ont eu pour conséquence la fermeture provisoire de l’établissement mais également la condamnation du jeune homme par le tribunal de grande instance de Grombalia à un an de prison pour “atteinte aux bonnes mœurs et à la morale” et “outrage public à la pudeur”.