Manif contre la “haine anti-flics” : 7 000 personnes selon les syndicats, 1 000 dit la police

Manif contre la “haine anti-flics” : 7 000 personnes selon les syndicats, 1 000 dit la police

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Par Juliette Geenens

Publié le

Le rassemblement des policiers place de la République, à Paris, ce mercredi 18 mai, visait à dénoncer la “haine anti-flics”, après les affrontements entres les autorités et les manifestants anti-loi Travail.
C’est une information qui est diffusée après chaque manifestation en France : le nombre de participants selon les organisateurs et celui de la police. En règle générale, il y a toujours des écarts entre ces chiffres, soit les manifestants exagèrent, soit la police minimise. Et même quand ce sont les policiers qui se rassemblent, comme aujourd’hui lors de la manifestation visant à dénoncer la montée de la “haine anti-flics”, les deux données ne sont pas les mêmes. Les syndicats de police assurent, en fin d’après-midi, selon l’AFP, qu’ils étaient près de 7 000 à s’être présentés sur la place de la République, contre 1 000 selon les chiffres officiels de la police. L’ironie est à son comble.


Les syndicats de police ont appelé au rassemblement, ce mercredi 18 mars, afin de condamner la “haine anti-flics”, qui ne cesse, selon eux, de gonfler. Un sentiment qui prendrait de l’ampleur depuis le début du mouvement Nuit debout, en marge duquel les débordements et les violences policières sont de plus en plus récurrents, à Paris, mais aussi à Nantes et à Rennes, à cause de casseurs particulièrement virulents. Les policiers réclament également“plus de fermeté dans les dispositifs de maintien de l’ordre” et affirment être, eux aussi, victimes de violences, rapporte Le MondePlusieurs politiques se sont présentés à la manifestation, dont Marion Maréchal-Le Pen (FN), Bruno Retailleau (LR) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).

Sur les réseaux sociaux, des vidéos où l’on voit des manifestants subir des violences policières sont de plus en plus partagées. Des images condamnées par la police, qui estime qu’elles sont sorties de leur contexte, comme l’a expliqué, ce matin, Céline Berthon, secrétaire adjointe du Syndicat des commissaires de la police nationale (SNCP), sur France Inter.
Un sondage publié ce matin dans Le Parisien rapportait que 82 % des Français avaient une bonne opinion des policiers. Malgré tout, les forces de l’ordre ont estimé ce rassemblement nécessaire, et ont invité les citoyens à venir échanger avec les fonctionnaires de police.

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Une atmosphère tendue

Ce matin, une contre-manifestation intitulée “Urgence, notre police assassine” était prévue pour dénoncer les violences de la police, mais a été annulée d’urgence par la préfecture de Paris, vers 10 heures. Pourtant, des débordements ont été constatés dans la journée. Selon la préfecture de Paris, une quinzaine de casseurs s’en seraient pris à une voiture de police sur le quai de Valmy, à un kilomètre de la République. Un cocktail Molotov a été jeté dans le véhicule, alors que deux policiers se trouvaient à l’intérieur. Ceux-ci ont été légèrement blessés.


La situation entre les manifestants contre la loi Travail et les policiers est extrêmement tendue dans plusieurs villes en France. Aujourd’hui, l’Inspection générale de la police nationale a ouvert 29 enquêtes sur des possibles violences policières, rapporte Francetv info. Cette procédure intervient après qu’un garçon de 17 ans a perdu l’usage d’un œil, dans à un affrontement avec la police, lors d’une manifestation contre la loi El Khomri à Rennes. En parallèle, à Nantes, un lycéen a été mis en examen, samedi 14 mai, pour tentative d’homicide sur un agent de police, écrit l’AFP.