Au quatrième trimestre 2015, la croissance suédoise a atteint 4,5 %. Un score de loin supérieur à la moyenne européenne et parfaitement inattendu.
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Pour une fois, la surprise économique aura été bonne. Les économistes suédois doivent encore se frotter les yeux : au quatrième trimestre 2015, le pays a connu une croissance de 4,5 %. Ca vous semble peu ? En 2015, la France culminait majestueusement à 1,2 %, l’Allemagne à 1,7 % et la moyenne européenne à 1,9 %. À vrai dire, une croissance du PIB de presque 5 % est, comme l’écrit France Inter, une croissance “asiatique”, que l’on ne trouve plus dans l’Union européenne essoufflée. Confrontés à ces chiffres incroyables, les économistes du pays ont bien été obligés de revoir toutes leurs statistiques et leurs prévisions, ne serait-ce que pour identifier la raison du “miracle”. La raison, ils l’ont trouvée : son boom économique, la Suède le doit aux réfugiés.
Entre 2014 et 2015, le pays de 9,5 millions d’habitants a accueilli 160 000 personnes, un record en Europe. Des réfugiés qu’il a immédiatement fallu nourrir, loger et vêtir. Puis il a fallu penser au long terme, en réfléchissant à des plans d’investissement. En d’autres termes, passer des contrats avec l’industrie du BTP suédoise pour qu’elles construise logements, routes et infrastructures d’accueil. Les entreprises ont adoré se retrouver ensevelies sous les contrats mais se sont rapidement rendu compte qu’elles manqueraient de main-d’œuvre pour les mener à bien, d’autant que les Suédois, l’une des populations les plus diplômées du monde, n’ont pas spécialement envie d’ériger des murs. Ce qui tombait plutôt bien, puisque des milliers de gens étaient à la recherche d’un emploi et, pour le coup, prêts à prendre tout ce qu’on leur présenterait. La boucle était bouclée.
En 2014 et 2015, le nombre de logements construits en Suède était à son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008. Et beaucoup plus haut, à vrai dire. Enfin, comme le précise Bloomberg, la banque centrale du pays a eu la bonne idée d’appliquer une politique de relance en abaissant ses taux d’intérêts à – 0,5 %. En clair, depuis un an, les Suédois peuvent emprunter de l’argent sans intérêt. Résultat: une augmentation du pouvoir d’achat de sa population. Désormais, tout ce que le pays doit souhaiter, c’est un statu quo, histoire de pérenniser la situation et de pouvoir voir venir. En attendant, grattis, Sverige !