Pour combattre le phénomène des déconnexions intempestives, Capcom va apposer une marque à ceux qui les pratiquent en accolant une icône à leur avatar.
À voir aussi sur Konbini
Tous ceux qui passent une bonne partie de leur temps libre à se bastonner en ligne sur Street Fighter V (SFV, pour les initiés) vous le diront : le ragequit, ou la pulsion de la déconnexion impromptue qui survient généralement alors que l’adversaire vous démolit consciencieusement la tronche, est le cancer du jeu en ligne. Ragequitter est un acte doublement agaçant : pour le déserteur, d’abord, qui en recourant à une telle ignominie pour éviter la défaite reconnaît explicitement et simultanément son manque de niveau, sa couardise et sa scélératesse ; pour l’adversaire, ensuite, que le ragequit prive de la satisfaction d’administrer une belle tannée (voire un “Perfect”) jusqu’à son terme. Le ragequit est un crachat à la gueule du fair-play. Une bassesse. Une tare. Et Capcom, l’éditeur de Street Fighter, semble avoir enfin décidé de s’en débarrasser.
Dans la nuit du 18 au 19 décembre, une version de test de SFV a été brièvement mise en ligne par Capcom sur Steam, sans mot de passe pour y accéder. Une erreur suffisante pour laisser des membres du forum NeoGAF parcourir la mise à jour à la recherche de nouveautés. Entre deux nouveaux habillages sonores, les observateurs sont alors tombés sur un screenshot qui préfigure le nouveau dispositif d’identification des ragequitters : désormais, lorsque vous pratiquerez trop la déconnexion intempestive, Capcom vous marquera du sceau de la honte en ajoutant une icône à votre avatar.
Comme l’explique la capture d’écran, parfaitement explicite, d’autres pénalités seront appliquées, dont “une réduction des [points de vie] et des restrictions pour le matchmaking”. Enfin, les joueurs les plus fair-play auront eux aussi leur icône, afin d’exhiber au monde entier leur bonne conduite. Les nouvelles règles, qui seront déployées dès la prochaine mise à jour du jeu, sont donc la dernière stratégie en date développée par Capcom pour lutter contre le fléau du ragequit, alors que les mauvais perdants étaient déjà punis par des pénalités temporaires, mais non systématiques (24 heures d’interdiction de matchmaking après trois déconnexions en deux heures) depuis août. En choisissant d’humilier publiquement les mauvais perdants, Capcom a peut-être trouvé la bonne approche. C’est regrettable, mais les jeux de baston en ligne ne sont pas la plus belle des vitrines de la nature humaine.