“On reçoit environ 900 films”
“Ce qui n’a pas d’histoire n’existe pas”
Il poursuit : “le court-métrage n’a pas vraiment d’histoire. Il aurait dû en avoir une mais il n’en a pas, car il a toujours été déconsidéré, et ce qui n’a pas d’histoire n’existe pas. Dès lors, ça rentre dans une sorte d’immédiateté qui le détruit”.
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Pourtant, le cinéma est né avec le court-métrage : les premiers films des frères Lumières, les films burlesques etc. Tenter de faire et défendre des courts-métrages, c’est je crois, revenir à quelque chose d’un peu plus primitif – au sens positif – d’un peu plus spontané, et c’est ça que nous cherchons avant tout à défendre : la spontanéité, qui est une valeur très forte à Silence, On Court.
Fragile
Aujourd’hui pour sa sixième édition, Silence On Court se lance dans le crowdfunding via Ulule. L’idée ? Financer la location de salles, graphistes et programmes grâce à 2 000€ demandés par l’équipe. Nouveauté de cette année, Silence, On court ! s’est détaché du giron de l’association l’Envolée Bleue, qui rassemble des projets artistiques et culturels pour les soutenir. “C’est comme si on repartait de zéro”, confie Laura. “On est fragile. D’où le crowdfunding”.
Cette collecte de fonds accompagne aussi la nécessité de l’entrée libre aux séances et événements organisés par l’association. Laura Petit s’explique : “C’est un débat chaque année entre les membres de l’équipe, mais on s’y accroche. Cela suit la volonté de rendre le festival accessible à tous et permet d’attirer un public frileux face au film court”.
“Contre la dictature du format”
Des frileux, il y en aurait de moins en moins. Laura Petit est fière d’avoir quasiment rempli toutes les séances de l’édition 2013. Soit un millier de spectateurs sur la semaine.
Un jour, peut-être, le court pourra lui aussi se targuer d’avoir une exposition médiatique conséquente, un retentissement, une Histoire et des histoires à part entière, tout comme le format long. Ludovic Bernard admet que le combat est loin d’être gagné : “Tout est à inventer, contre la dictature du format (long contre court), et même du genre (fiction contre documentaire contre le reste). C’est sûrement un peu ambitieux et utopique mais je crois que c’est par là qu’on peut déjà commencer à faire l’histoire plutôt que de la subir”. Amen.
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Infos :
Silence, On Court !, c’est du 7 au 12 avril 2014. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site Internet du festival.