Sida : le nombre de morts a été divisé par deux depuis 2005

Sida : le nombre de morts a été divisé par deux depuis 2005

Un rapport annuel de l’ONU aux conclusions optimistes assure que les efforts fournis commencent à payer.

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Avec 36,7 millions de personnes porteuses du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le sida reste l’une des plus graves épidémies de notre temps. Mais la recherche scientifique progresse, et avec elle le nombre de personnes sauvées. En 2016, ils sont 1 million à avoir péri des suites de cette maladie. Ils étaient 1,9 million en 2005.

“Nous avons atteint l’objectif 2015 de 15 millions de personnes sous traitement et nous sommes en train de doubler ce chiffre, pour arriver à 30 millions et atteindre l’objectif 2020”, se réjouit Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, le programme de coordination de l’ONU. “Nous allons continuer à […] avancer pour toucher toutes les personnes en besoin et honorer notre engagement de ne quitter personne.”

Cette impressionnante réduction du taux de mortalité est le fruit d’un intense travail de prévention et de traitement. L’objectif affiché par l’Onusida est le 90-90-90, ou “trois 90”, à l’horizon 2020 : alors que deux tiers des personnes infectées sont effectivement conscientes de l’être, l’organisme compte pousser ce taux jusqu’à 90 % de personnes informées. Même objectif pour le taux de séropositifs bénéficiant d’un traitement suivi. Et enfin, sur ces personnes traitées, l’organisme espère que 90 % d’entre elles soient viro-inactivées, ce qui “[protège] leur état de santé et [aide] à la prévention de la transmission du virus”.

Et c’est en bonne voie : comme le précise l’Onusida, l’objectif des 90-90-90 a été atteint dans sept pays (Botswana, Cambodge, Danemark, Islande, Singapour, Suède et Royaume-Uni) “et de nombreux autres sont sur le point d’y parvenir”. Sur ces trois champs de bataille au niveau mondial, le rapport de l’organisme onusien assure que 70 % des porteurs du VIH sont informés de leur séropositivité, que 77 % des personnes séropositives ont accès aux traitements et que 82 % des personnes traitées ont été viro-inactivés. Résultat, le nombre de contaminations par le VIH est en recul, notamment en Afrique de l’Est et Afrique australe, où elles ont chuté de 29 %. Mais “il reste du travail à faire”, assure l’organisme dans son communiqué, car le recul de la maladie n’est pas encore suffisant pour endiguer définitivement l’épidémie.

Alerte chez les jeunes homosexuels

Hasard du calendrier, l’Onusida publie son rapport annuel sur l’épidémie à quelques jours de l’ouverture de l’IAS, la plus grande conférence scientifique internationale sur le sida, qui débutera ce 23 juillet à Paris. L’occasion pour France Inter de rappeler qu’en France, certaines populations sont dramatiquement plus exposées au virus que d’autres. Les jeunes hommes homosexuels par exemple, qui malgré les multiples campagnes de prévention sont de plus en plus nombreux à être infectés.

On apprend aussi grâce à Francetv Info qu’après des décennies de combat de la part des associations de lutte contre le sida, les personnes décédées des suites de la maladie auront enfin droit à des soins funéraires. Depuis 1986, les personnes porteuses du VIH ou de l’hépatite ne pouvaient bénéficier de ces soins de conservation, l’État craignant la contamination des thanatopracteurs en charge du soin des corps. Une “discrimination gravée dans le droit français”, représentative selon les associations du “discours associant encore et toujours séropositivité et dangerosité” et à laquelle la ministre de la santé Agnès Buzyn a décidé de mettre fin, à compter du 1er janvier 2018.