Shamsia Hassani, une femme street-artist en Afghanistan

Shamsia Hassani, une femme street-artist en Afghanistan

photo de profil

Par Anaïs Chatellier

Publié le

Je veux rendre l’Afghanistan célèbre grâce à son art et non par sa guerre.

À voir aussi sur Konbini

C’est ce qui lui a d’ailleurs permis d’être sélectionnée au Artraker Awards en septembre dernier, rapporte le Huffington Post, un concours “créé pour aider et inspirer les personnes et les organisations qui comprennent, s’engagent et répondent aux conflits à travers l’art visuels“.

Du street-art pour dénoncer la situation des femmes en Afghanistan

L’utilisation de couleurs vives pour réaliser ses fresques est une phase importante dans son art. Elle a d’ailleurs choisi le bleu comme dominante dans son travail car “c’est la couleur de la liberté“, explique-t-elle. On retrouve ainsi de nombreuses oeuvres dépeignant des femmes en burqa bleue, une manière pour elle de dénoncer la situation des femmes dans son pays.
Alors que la burqa est souvent considérée en Occident comme une manifestation de l’oppression des femmes, le véritable problème en Afghanistan ne se situe pas à ce niveau-là, selon l’artiste. “C’est juste un symbole“, rapporte-t-elle à The Independent. Pour Shamsia Hassani, qui porte seulement le voile, les véritables problèmes auxquels sont confrontées les femmes sont les inégalités et l’accessibilité à l’éducation.

Je veux montrer que les femmes sont de retour dans la société afghane de manière plus forte. Une femme nouvelle, une femme pleine d’énergie, qui veut repartir à zéro. Vous pouvez voir cela dans mes oeuvres. Je les peins plus grandes que nature. Je veux que les personnes les regardent différemment.

Parfois des personnes m’entourent, me demandent d’arrêter ou me balancent des insultes. La plupart ne sont pas d’accord avec cette forme d’art. L’art moderne est un concept nouveau ici et les Afghans sont contre. Ils disent que c’est quelque chose que font les occidentaux. Pour moi, si l’artiste est afghan, alors le concept est afghan.
Je n’ai pas toujours l’opportunité de faire du graffti. Parfois c’est seulement tous les deux ou trois mois. Il peut y avoir des problèmes de sécurité ou je ne peux pas aller dans certaines zones à cause des personnes qui y sont.