Septième garde à vue pour le militant de la cause des réfugiés Cédric Herrou

Septième garde à vue pour le militant de la cause des réfugiés Cédric Herrou

Mardi 12 septembre, Cédric Herrou, le militant de Roya Citoyenne, l’association qui vient en aide aux réfugiés, a été placé en garde à vue pour “violences aggravées et séquestration” après qu’un passeur éthiopien a porté plainte contre lui. Les membres de son association dénoncent un “harcèlement inédit” à son égard.

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Mardi 12 septembre, l’agriculteur militant défenseur de la cause des réfugiés, Cédric Herrou, a été placé en garde à vue. Il s’agit de la septième garde à vue le concernant. Le mois dernier, il avait écopé de quatre mois de prison avec sursis pour avoir pris des réfugiés en stop et les avoir aidés à franchir la frontière franco-italienne. Cette fois-ci, la plainte a été déposée au motif de “violences aggravées et séquestration” par un passeur éthiopien, Wossem Naka.

M. Herrou a été convoqué mardi matin à la gendarmerie sans que le motif de cette convocation ne lui soit communiqué et fut, à l’issue de cette dernière, placé en garde à vue. Vingt-quatre heures plus tard, mercredi 13 septembre, il y était toujours. Le domicile de l’un des agriculteurs les plus médiatisés de France a également fait l’objet d’une perquisition, effectuée par “une armada d’une quinzaine de policiers”, selon les dires de Roya Citoyenne.

“Comment le Parquet pourrait-il accorder du crédit à la parole de celui que C. Herrou lui a permis d’incarcérer ?”

L’avocat chargé de la défense de M. Herrou, Maître Oloumi, a déclaré ne pas comprendre le harcèlement dont son client fait l’objet depuis plusieurs mois : “sauf à vouloir le démolir et le harceler, je ne vois pas le fondement de tant de moyens d’enquête”.

En outre, comme le rappelle Europe 1, le plaignant, M. Wossem Naka, avait été condamné le 31 juillet dernier à huit mois de prison avec sursis pour avoir fait entrer illégalement sur le territoire français des réfugiés, en monnayant son action. La légitimité de la parole de ce dernier a été mise en cause par les membres de Roya Citoyenne :

“Partout, les dénonciations du harcèlement policier et judiciaire dont Cédric Herrou fait l’objet se multiplient, et voilà qu’en réponse on assiste aujourd’hui au crédit apporté à ce personnage sulfureux qui d’évidence agit au mieux par vengeance… ou au pire sur des encouragements incertains mais éclairés.”

Le 28 août dernier, le Mouvement mondial des droits humains avait dénoncé un “harcèlement continu” pesant sur la personne de Cédric Herrou. Les membres de l’association dont M. Herrou fait partie, le Comité de la ligue des droits de l’Homme de la région PACA et les sections Ligue des droits de l’Hommes des Alpes-Maritimes ont publié un communiqué de presse conjoint dans lequel ils dénoncent également un “harcèlement inédit” à l’égard de M. Herrou :

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