Le Sénat veut supprimer la publicité des programmes pour enfants

Le Sénat veut supprimer la publicité des programmes pour enfants

 Certes, il ne s’agit que d’un premier pas, mais d’ores et déjà le service public pourra retrouver le chemin vers le devoir d’exemplarité qui est le sien. [Cette loi] met France Télévisions en cohérence avec les missions de service public qui sont les siennes, notamment la protection des plus fragiles.

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Nuance : toutes les publicités ne sont pas concernées. “Les messages publicitaires d’intérêt général et les produits génériques comme le lait, par exemple, seront toujours autorisés”, expliquait le sénateur.

Les Français disent oui

Catherine Morin-Desailly (UDI-UC), présidente de la commission de la culture et de la communication, interrogeait ses collègues en brandissant le spectre des dommages de santé publique sur nos têtes blondes : “Qu’est-ce que 10 millions d’euros”, les pertes estimées de cette mesure pour France Télévisions, “face aux dégâts de la publicité sur la santé de nos enfants ?”
Dans un sondage Ifop commandé par le sénateur et rappelé par Europe 1 début octobre, 71 % des Français se disent favorables  à la suppression de la publicité commerciale dans les émissions destinées à la jeunesse.
Alors que le gouvernement s’oppose à une telle mesure, David Assouline, sénateur PS, a riposté en arguant que “cette proposition de loi se limite au service public alors qu’un tiers seulement des enfants le regarde”. Pierre Laurent (groupe communiste, républicain et citoyen) soutient son collègue socialiste et relève “une grave lacune” dans le texte. Or, M. Gattolin avait déjà écarté la possibilité d’ouvrir cette contrainte aux chaînes privées, déclarant :

Certaines chaînes privées thématiques ne vivent que des ressources publicitaires et le but n’est pas mettre en danger un modèle économique. Le service public, lui, a des missions.

Fleur Pellerin, directement interpelée en tant que ministre de la culture et de la communication, a poliment rejeté cette proposition de loi, même si elle reconnaît qu’elle est “louable”. Or elle ajoutait refuser d’intervenir dans le mécanisme financier des chaînes, et même de France Télévisions :

Nous ne devons fragiliser ni les actions qui ont lieu actuellement – je pense à l’autorégulation effectuée par les chaînes elles-mêmes et qui porte ses fruits – ni les finances du secteur public de l’audiovisuel.

La bienveillance de cette proposition de loi ne devrait pas suffire. D’après Le Monde, il y a relativement peu de chances que l’Assemblée nationale emboîte le pas au Sénat et la vote.