35 millions la nuit
Coût du projet : 375 millions d’euros, selon le business plan, la plus grande partie des dépenses étant prise en charge par la société privée RKK Energia, l’une des rares entreprises à pouvoir se targuer d’avoir envoyé des touristes dans l’espace (dans les années 1990, l’entreprise faisait visiter Mir aux plus fortunés et envoyait Dennis Tito jeter un œil à l’ISS en 2001).
Pour rentabiliser le projet au plus vite, écrit Popular Mechanics, RKK Energia envisage de faire précommander les futurs touristes histoire d’amortir le coût de construction du module d’habitation, une copie modifiée du module scientifique NEM-1 actuellement en construction en Russie. Coût du séjour : 35 millions d’euros, avec un petit supplément de 16 millions pour toute sortie dans l’espace. Ça fait un poil cher la précommande, quand même.
D’autant que l’agenda n’est pas franchement dégagé pour les futurs promoteurs. Selon le business plan, RKK Energia espère pouvoir se payer son module en cinq ans en proposant des visites spatiales dans des capsules Soyouz, que la Nasa cessera bientôt d’utiliser au profit des capsules Boeing et SpaceX.
Les futurs occupants de l’hôtel, à raison de six par an, s’offriraient une petite balade dans l’espace pour 4 millions de dollars, puis avanceraient 12,6 millions dans les deux années suivantes avant un chèque final de 10 millions pour finaliser leur réservation. Pour le moment, donc, le lancement du NEM-1 (scientifique) est prévu pour 2021, et l’éventuel hôtel NEM-2 serait terminé en 2022. C’est bien… mais l’ISS doit prendre sa retraite en 2028.
Que faire pour accélérer le processus ? Rendre ses ambitions publiques pour attirer des investisseurs, en capitalisant sur l’aggravation exponentielle des inégalités de revenus : en 2021, il y aura plus de 40 000 millionnaires à plus de 30 millions de dollars sur Terre. Si 36 d’entre eux (soit 0,33 %) veulent s’envoyer en l’air, le module sera rentabilisé.
Pendant ce temps-là, sur Terre, nous serons toujours plus nombreux à nous entre-tuer pour récupérer les dernières ressources disponibles alors que notre espèce s’enfoncera toujours plus dans une crise climatique probablement fatale. Mais imaginez une seconde la vue qu’on doit avoir, de là-haut…!
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