Clotilde Chaumet, coach chez Dynamo, nous raconte comment elle a trouvé l’étincelle

Clotilde Chaumet, coach chez Dynamo, nous raconte comment elle a trouvé l’étincelle

Coach phare de l’empire Dynamo, prof de yoga accomplie, égérie de la dernière campagne Nike… en l’espace de deux ans, Clotilde Chaumet s’est bâtie une carrière à la hauteur de ses rêves. Mais à quoi carbure cette infatigable sportive ? Et comment en est-elle arrivée là ? Rencontre.

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Lundi, 19h30 : comme à son habitude, Clotilde Chaumet opère une entrée discrète dans la pénombre du studio Dynamo, vêtue de son éternel uniforme (legging et brassière noirs). Et comme d’habitude, les 40 vélos soigneusement alignés dans la petite pièce sombre sont occupés, pris d’assaut par une horde de Parisiens venus pédaler 45 minutes durant au rythme effréné d’une playlist 100 % hip-hop, encouragés par la voix grave et stimulante de la jeune femme.

Clotilde Chaumet est l’une des premières coachs à avoir intégré l’équipe Dynamo, un club d’indoor cycling parisien qui a ouvert son premier studio dans le quartier d’Opéra début 2014, et qui, fort de son succès, a récemment inauguré un second lieu dans le 8ème arrondissement de la capitale. Le concept ? Pédaler 45 minutes dans le noir complet, emporté par une musique entraînante et guidé par un coach, dans le but de “trouver l’étincelle”, de “rayonner”. “Au début, je n’avais que trois cours par semaine, retrace la jeune femme. Aujourd’hui, j’en donne environ 15.” Soit une moyenne de 11 heures et 15 minutes de vélo par semaine, auxquelles s’ajoutent trois cours hebdomadaires de yoga vinyasa, qu’elle enseigne également sur du bon gros hip-hop américain, sa musique favorite.

“Je vis avec des écouteurs sur les oreilles, souligne-t-elle dans un sourire. C’est aussi le cas de tous les autres coachs de Dynamo : on est tout le temps en train de chercher des nouveaux morceaux et de trouver ce qu’on va faire dessus pour que ce soit le plus logique et le plus fluide possible. On doit changer les titres à chaque cours, et les connaître par cœur.” 

“J’avançais sans vraiment savoir où j’allais”

Cette motivation à toute épreuve, Clotilde Chaumet la puise sans doute dans la période d’incertitude qu’elle a traversée au début de sa vie d’adulte, entre ses 18 et 22 ans. “Après mon bac, je ne savais pas quoi faire, se souvient-elle. Pendant quatre ans, j’ai enchaîné les petits boulots, j’ai vraiment fait tous les tafs possibles et imaginables : serveuse, vendeuse, ouvreuse dans un théâtre…. Petit à petit, je suis entrée dans une espèce de routine sans aucun but, j’avançais sans vraiment savoir où j’allais.” Elle poursuit :

“Et puis un matin, je me suis réveillée, et je me suis rendue compte que ça faisait hyper longtemps que je n’avais pas ressenti cette excitation que tu as au réveil, tu sais, celle qui se crée quand tu es gosse et qu’on t’annonce que tu vas en vacances ou à Disney. C’était horrible, je n’avais rien envie de faire ! Tous les jours se ressemblaient, et ça m’a rendu folle. Ça a duré encore un an et demi comme ça. Et un beau jour, j’ai quitté mon job, mon appart, ma vie, et je suis partie.”

Globe-trotteuse dans l’âme

Les mois qui suivent, Clotilde Chaumet vit entre les États-Unis et Cuba, tout en renforçant sa passion pour le sport, transmise dès son plus jeune âge par ses parents. “Le sport a toujours été dans ma vie, mais je ne pensais pas en faire mon métier un jour”, confesse-t-elle. Elle s’installe d’abord en Californie, une région dont elle tombe amoureuse lors d’un voyage lorsqu’elle avait 16 ans. Là-bas, la jeune femme donne des cours de surf et s’adonne aux joies de la cuisine, un art qu’elle pratique depuis de longues années. Elle finit même par publier deux ebooks de recettes healthy, et atterrit dans la cuisine du chanteur américain Robin Thicke. “Je cuisinais chez sa famille qui avait une sorte de série télévisée à l’époque”, précise-t-elle.

Diplômée de l’école américaine National Academy of Sports Medicine (NASM), elle passe également beaucoup de temps à La Havane, où elle s’envole de temps à autres pour prêter main forte à une amie propriétaire d’un lieu dédié au yoga. “Et puis, après deux visas touriste, il a bien fallu rentrer en France”, relate-t-elle, une légère pointe de nostalgie dans la voix, avant de reprendre :

“Et en décembre 2013, on m’a proposé de prendre part à l’aventure Dynamo. J’ai hésité, parce que le concept n’existait pas encore à cette époque en France, et que je ne savais pas ce que ça allait donner. Mais je n’avais aucun plan de carrière, donc je me suis dit que c’était probablement un signe – et ç’en était un.

Sachant que je ne pourrais plus voyager une fois Dynamo lancé, j’ai profité du mois et demi qu’il me restait devant moi pour aller en Inde, et faire une formation de prof de yoga.”

Hip Hop Vinyasa Flow #vinyasaflow

Une vidéo publiée par Clotilde Chaumet (@chaumetclotilde) le

“J’arrive enfin à regarder les gens”

Depuis cette époque, Clotilde Chaumet s’est métamorphosée. Physiquement d’abord (“Je ne sais pas combien de kilos j’ai perdu avec Dynamo !”), mais aussi et surtout mentalement. “Dynamo m’a clairement aidée à prendre confiance en moi, à sortir de ma coquille, concède-t-elle. Tous les jours, on est dans la lumière, sur scène, tous les regards sont braqués sur nous… Nos formateurs nous disent d’ailleurs qu’il faut prendre ces cours comme une vraie performance, un show. Du coup, moi qui suis assez timide, ça m’a beaucoup aidée. Depuis quelques semaines, j’arrive enfin à regarder les gens en arrivant dans la salle par exemple [rires]. Avant, c’était juste impossible.”

La jeune femme est aussi devenue l’une des sportives les plus scrutées de la scène française. Son compte Instagram (“que ma grand-mère regarde tous les deux jours”) est suivi par plus de 45 000 personnes, qui n’hésitent pas à commenter le moindre de ses faits et gestes, de sa dernière posture du scorpion à ses petits-déjeuners chez Wild & The Moon en passant par ses précieux conseils de lâcher-prise“Mon compte Instagram, c’est vraiment moi, affirme la coach. J’y poste des photos de mes sessions yoga ou Dynamo, mais parfois j’ai aussi envie de partager des photos de mon mec, ou de mes pieds.”

Encourager les autres à trouver l’étincelle

Séduite par l’image et le discours positifs de la jeune femme, la maison Nike, véritable colosse du sportswear, l’a choisie pour incarner sa dernière campagne “Beautiful x Power”, une collection 100 % féminine dévoilée au début du mois d’octobre 2016, qui rend hommage à l’inspirante athlète américaine Joan Benoit Samuelson. “Je suis fière d’avoir participé à cette campagne, non seulement parce que c’est Nike, mais aussi et surtout parce que le message de la campagne est assez représentatif du message que je souhaite transmettre”, explique-t-elle. Elle conclut :

“Il y a plusieurs femmes qui m’ont inspirée dans les épreuves que j’ai traversées jusque-là, et je retourne toujours à elles à un moment donné, car elles ont joué un rôle de fou dans ma vie. Des filles comme Rachel Brathen (avec laquelle je suis aujourd’hui pote) par exemple. Ça m’a tellement apporté de voir des meufs comme ça, qu’à mon tour j’ai envie de rendre ça, en encourageant les gens à trouver cette petite étincelle qui va leur donner envie de se lever tous les jours.”

Suivez Clotilde Chaumet sur Instagram, et retrouvez-la chaque semaine chez Dynamo ou Éléphant Paname.