Élue pour la 4e fois, Angela Merkel reste la femme la plus puissante du monde

Élue pour la 4e fois, Angela Merkel reste la femme la plus puissante du monde

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BERLIN, GERMANY – FEBRUARY 27: German Chancellor Angela Merkel addresses the media during a joint press conference with Serbian President in the German Chancellery on February 27, 2018 in Berlin, Germany. Central point of debate between the two leaders were the bilateral relationship and the Political process, required by Serbia, to join the European Union. (Photo by Michele Tantussi/Getty Images)

Mercredi 14 mars, la chancelière allemande a été réélue par le Bundestag à sa propre succession pour la troisième fois consécutive.

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Depuis 2011, le magazine Forbes la place en première position de son classement des 25 femmes les plus puissantes du monde, devant Hillary Clinton, Theresa May ou encore Melinda Gates – et elle risque bien d’y rester encore quatre ans supplémentaires. En effet, mercredi 14 mars, la chancelière allemande Angela Merkel a été réélue pour un quatrième mandat consécutif après un vote du Bundestag, à Berlin.

Sur les 688 votes valables, 364 députés ont voté en sa faveur à bulletin secret. “J’accepte l’élection”, a-t-elle déclaré, sous les yeux de sa mère, Herlind Kasner. Toutefois, un signe des difficultés auxquelles elle a été confrontée pour former une coalition subsiste : elle n’a obtenu que neuf voix de plus que la majorité requise de 355 voix. Et surtout, elle en a recueilli 35 de moins que sa majorité de 399 élus conservateurs et sociaux-démocrates.

Angela Merkel doit encore prêter serment à la mi-journée, avant un premier conseil des ministres de ce gouvernement, rajeuni et quasiment paritaire, aux alentours de 17 heures. Son élection marque la fin d’une longue quête de majorité. Au final, c’est la coalition sortante et mal-aimée réunissant la CDU/CSU d’Angela Merkel et le SPD qui est reconduite. Jamais depuis l’instauration de la démocratie, l’Allemagne n’avait eu besoin d’autant de temps pour se trouver un gouvernement.

La chancelière devra diriger un pays bouleversé par l’essor historique de l’extrême droite, le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) étant depuis les législatives la première force d’opposition du pays avec 92 députés. Ce mouvement a su capitaliser sur les déçus du centrisme de la chancelière et ceux outrés par sa décision en 2015 d’accueillir des centaines de milliers de demandeurs d’asile.

La nécessité de travailler main dans la main avec la France

Pour nombre d’observateurs, elle attaque donc probablement son dernier mandat. Certains lui prédisent même une fin prématurée, sachant qu’elle a été malmenée ces derniers mois jusque dans ses rangs conservateurs.

“C’est tout à fait possible que cette coalition ne tienne pas quatre ans”, résume sous couvert de l’anonymat un proche de la chancelière. Le ministre désigné des Finances et poids lourd social-démocrate, Olaf Scholz, a reconnu que ce gouvernement n’était pas le fruit d’un “mariage d’amour”. Mais il a promis que les alliés allaient “travailler ensemble et gouverner convenablement”.

En Europe, on espère que la première puissance économique du continent sera vite en ordre de bataille. Angela Merkel doit en effet rassurer ses partenaires sur sa capacité à agir alors que l’Union européenne est ébranlée par le Brexit, le repli sur soi de certains membres et la popularité croissante des partis anti-système.

Vendredi 16 mars, elle devrait se rendre à Paris pour discuter avec le président français Emmanuel Macron de ses propositions de réforme de l’Union Européenne, notamment la mise sur pied d’un budget dans la zone euro, accueillie avec peu d’enthousiasme par Berlin.

“Nous sommes complètement dépendants l’un de l’autre. Je ne crois pas une seule seconde qu’un projet européen puisse avoir du succès sans ou contre l’Allemagne, a insisté Emmanuel Macron, selon une traduction de l’allemand d’une interview publiée mercredi par le quotidien FAZ. Si l’Allemagne ne bouge pas, mon projet échouera en partie.”

Konbini avec AFP