Radiohead en concert à Bercy : une claque audiovisuelle

Radiohead en concert à Bercy : une claque audiovisuelle

Hier soir, Radiohead était au Palais Omnisports de Paris Bercy, pour le premier concert d’une série de deux. J’y étais. Retour sur un groupe monstre qui ne déçoit jamais.

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C’est cette sensation, cette première sensation que nous avons (quasiment tous, nous, fans inconditionnels du groupe) à chaque fois qu’on sort d’un de leur concert. Ils ne nous déçoivent jamais… La playlist du concert est en bas (sympa pour lire le report, non?)

Caribou !

Paris-Bercy : la salle est immense, avec une surface de 55 000 m² pour 3 500 à 25 000 personnes selon les jauges. Il y a ceux qui vont payer un t-shirt 30 euros du groupe (what.the.fuck), ceux qui vont à la buvette et qui vont probablement camper là-bas, ceux qui sont encore bloqués dans le métro, et ceux qui signent des pétitions sur la protection de l’Arctique, pétitions soutenues par Greenpeace.

En première partie,  Daniel Victor Snaith, A.K.A Caribou, qui a suivit le groupe pendant presque toute leur tournée. Logique, étant donné que Thom Yorke, le leader de Radiohead, aime beaucoup ses productions (notamment celles de Daphni, son deuxième nom de scène). En bref : un concert de 30 minutes,, sous couvert d’une electro pop atmosphérique, histoire de mettre tout le monde d’accord.

21h : les lumières s’éteignent

La scénographie maîtrisée d’Andi Watson l’ingénieur lumière de Radiohead depuis 1993 – se met en marche : les 18 panneaux suspendus au dessus de la scène bougent, la voix de Thom pré-enregistrée commence à se diffuser au sein des 55 000 m² de Bercy. Silence. Jusqu’à ce que la basse de Lotus Flower détonne, avec, derrière eux, l’énorme mur de leds (couvertes sous des bouteilles en plastiques : oui, Thom et Andi sont très soucieux de l’environnement) qui s’illumine et éclaire toute la salle. Une vraie claque visuelle : c’est sobre, beau, efficace.

Thom, inchangé, ou presque

Une voix incroyable, une prestance hors-norme, un personnage hors du commun. Une danse, aussi ! Mais comment est-ce qu’il fait pour avoir autant de classe, ce mec ? Où est le Thom tout timide d’y a dix ans ? Complètement à l’aise, il est impossible de détacher notre regard du chanteur, malgré la mèche de Greenwood qui bouge toujours d’avant en arrière depuis Planet Telex, le sérieux d’Ed O’brien sur sa guitare, et les deux batteries de Phil Selway et Clive Deamer (oui, deux batteries, étant donné que le batteur de Portishead les a rejoint lors de la tournée de Radiohead depuis 2011).

On passe rapidement de la joie à l’envie de danser à l’envie de chialer, comme à nos 15 ans sur OK Computer, mais en vrai. Sentir que des milliers d’autres personnes vivent la même chose – et probablement la même passion –  et au même moment, pour une chanson comme Paranoid Android :

Guitares, archet et double batterie

Pour ce live, peu d’électro pour des guitares omniprésentes et des riffs désormais cultes, avec l’envie de se laisser porter jusqu’à en décéder. Au quart du concert, l’enchaînement de Nude, Pyramid Song et Reckoner donne une idée de l’émotion qui entoure le groupe. Oui, là, comme ça, les trois jouées à la suite. Histoire de.

Et autant vous dire que Radiohead n’a jamais perdu de pêche depuis la sortie de Kid A. Depuis leur débuts, le groupe arrive toujours à parfaitement combiner leurs nouveaux morceaux avec d’autres, plus anciens. En parlant de nouveaux morceaux, rien n’a été dévoilé (même pas Ful Stop).

Et parce que, il faut le dire, les images en disent parfois plus que les mots, voici un autre cadeau, en vidéo et en premier rappel, Everything In Its Right Place, bien sûr. Et la grande classe (décidément, la classe, c’était le maître mot du concert), c’est de l’avoir introduit avec Unravel de Björk.

Idioteque pour finir

Après plusieurs faintes du groupes en mode on s’en va, on s’en va pas et Ed O’brian qui se retrouve à mixer tout seul Everything in It’s Right Place devant 10 000 personnes sur la fin, le concert s’est terminé sur Idioteque, parfaitement maîtrisée et presque inchangée depuis tout ce temps. Toujours un peu plus acoustique que la version studio, entendre les beats du morceau qui remplissent toute la salle de Bercy, c’est quand même une sacré claque, qui nous donne juste envie de danser.

D’ailleurs, je vois qu’une seule frustration à Radiohead en concert : c’est tellement bon, émotionnel et déroutant, qu’à la moindre once d’électro, on aurait envie de danser comme des fous furieux. Et puis de toute façon, si Radiohead dévoilait un jour un contenu différent, même une piste de drum’n’bass, ça changerait rien, ce serait toujours aussi classe. Parce qu’ils font tout bien.

Un live de 2h30 parfaitement maîtrisé, une renommée internationale parfaitement maîtrisée, et la même chose pour leur nouveaux albums… Contrairement à d’autres, hein, Matthew…?

Setlist (photo) : Lotus Flower, Airbag, Bloom, Kid A, Myxomatosis, Bodysnatchers, The Gloaming, Separator, Meeting in the Aisle, Nude, Pyramid Song, Reckoner, There There, The National Anthem, Feral, Paranoid Android

Rappel 1: Give Up the Ghost, Supercollider, Lucky, Morning Mr. Magpie, Street Spirit (Fade Out)

Rappel 2: Staircase, Everything in It’s Right Place (Intro: “Unravel” by Bjork)

Rappel 3 : Idioteque

BONUS : La playlist du concert pour vous. Parce que c’est encore mieux comme ça.

Crédits Photos : Flickr // Aftershow

Pour information, Daphni sera ce soir au Social Club (places ici). Je vous avais mis son dernier album en écoute intégrale ici, profitez-en pour jeter une oreille.

Aymeric Geoffre-Rouland